Faut-il repenser le panafricanisme ?

Le 25 mai est la Journée mondiale de l'Afrique qui marque la création, le 25 mai 1963, de l'OUA, l'ancêtre de l'UA. Une occassion de reparler du panafricanisme.

Deutsche WelleLe panafricanisme… Ce concept a émergé pendant la lutte contre la colonisation en Afrique. Mais ces dernières années, de nouvelles tendances ont émergé en mettant moins l’accent sur le traumatisme de l’esclavage et de la colonisation, avec la volonté de créer des liens plus solides entre les nations du continent. Le 9e congrès panafricain, qui sera organisé à Lomé à la fin de l’année 2024, devrait revenir sur ces nouveaux débats.

 

Le panafricanisme comme une thérapie

 

Le panafricanisme est un mouvement politique et intellectuel. Il promeut l’unité, la solidarité et l’émancipation des peuples africains, quels qu’ils soient. Il vise aussi à rassembler les Africains du continent et de la diaspora, en reconnaissant leur histoire, leur culture commune.

Pour le juriste et diplomate Doudou Ndoye Diène, le panafricanisme n’est pourtant pas racial.

« Il faut comprendre que le panafricanisme ne doit pas être racialisé. Il n’est pas noir, ni blanc parce que la diversité africaine, elle est de toutes les couleurs. Le panafricanisme doit échapper au ghetto du rapport avec l’esclavage, l’Europe et la colonisation » explique Doudou Ndoye Diène.

 

Sommet de l'Union africaine
Les dirigeants des pays de l’Union africaineImage : Eduardo Soteras/AFP/Getty Images

Selon lui, le panafricanisme doit ainsi aider à comprendre les traumatismes de l’Afrique post-coloniale.

« Pourquoi il y a eu un génocide au Rwanda, malgré le panafricanisme ? Toutes ces questions sont inscrites dans l’histoire du panafricanisme » explique-t-il.

Renforcer les liens

L’histoire du panafricanisme s’est manifestée de différentes manières, allant des mouvements de libération nationale en Afrique aux efforts pour renforcer les liens entre les communautés africaines de la diaspora. Il a également influencé la création d’organisations panafricaines telles que l’Union africaine.

Gervais Gnaka Lagoké est professeur d’histoire et d’études panafricaines à la Lincoln University, en Pennsylvanie. Il rappelle que le panafricanisme « c‘est un mot qui est composé de deux particules : pan qui veut dire tout et puis africanisme qui est lié à l’Afrique. L’essentiel, c’est l’unité, la solidarité de tous les peuples d’ascendance et de descendance africaines qui ont subi des systèmes d’oppression et de déshumanisation, afin de revendiquer leur humanité et de reconquérir leur droit de vie et de survie et de prospérité sur la terre. C’est ça le panafricanisme« .

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Noël Tadégnon

 

 

 

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

 

 

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