Le billet du mardi / Par Mohamed Melaïnine Ould Abdel Vettah

Horizons – C’était au début des années 80. Un ancien coopérant étranger revenait à Nouakchott pour un séminaire. Le chauffeur qui devait le conduire était en retard. L’étranger demanda les clés de la voiture pour se rendre à son séminaire.

« Je connais Nouakchott et je viens d’une grande métropole quand même ! » avait-il lancé à son interlocuteur qui lui demandait s’il pouvait se retrouver. Dix minutes à peine après son départ, l’étranger revenait pour demander si le chauffeur était venu.

« Je ne peux pas conduire ici. Ils clignotent à gauche pour tourner à droite ; ils roulent en sens interdit ; ils se croisent et s’arrêtent pour causer ; ils vous doublent et s’arrêtent pile devant vous ; quand vous laissez la distance de sécurité une voiture vient occuper la place. Je ne comprends rien à ce code de la route ! »

Cela s’est passé il y a quarante ans, quand la ville était dix fois moins étendue, quand il y avait dix fois moins de voitures et quand la circulation était beaucoup plus fluide.

Aujourd’hui, la circulation est un véritable casse-tête. La plupart des conducteurs ont rangé le code de la route pour appliquer leur propre code : n’en faire à sa tête comme si on était seul dans la circulation.

 

Mohamed Melaïnine Ould Abdel Vettah

Source : Horizons n° 8549 du mardi 23 mai 2023

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