Le rassemblement de l’opposition jeudi prochain à Nouakchott pour protester contre les résultats du scrutin du 13 mai dernier ressemble fort à une dernière carte politique des perdants pour exister dans un triple scrutin où ils n’ont pas fait bonne figure comme en 2018.
Le recul de la première force de l’opposition TAWASSOUL est notoire. De 15 députés en 2018 le parti islamiste passe à 9 en attendant le second tour le 27 mai prochain. L’entrée de forces nouvelles à l’Assemblée nationale avec la coalition Espoir Mauritanie sous la houlette de FRUD qui recueille 6 députés, l’AJD-MR 4 et Sawab-RAG 5. La coalition CVE-CVE-VR pourrait faire son entrée après le second tour.
Cette diversité de l’opposition à l’Assemblée nationale contraste avec 2018. Les grands perdants sont les trois principaux partis traditionnels UFP-RFD-APP qui ne seront pas représentés pour la première fois depuis 2018 au parlement et dont les leaders n’entendent pas rester les bras croisés face à la mascarade électorale. Après avoir été reçus au palais de Nouakchott par le président Ould Ghazouani, ils s’engouffrent dans un bras de fer avec un rassemblement jeudi prochain dans la capitale pour protester contre les résultats. La première mobilisation pour un soutien populaire et un premier test avant le second tour du 27 mai prochain.
Pour les observateurs c’est une dernière carte politique sur fond d’une bérézina comme en 2018. La vraie question c’est la révision du fichier électorale et du code électoral pour des élections libres et transparentes. A défaut ce sera l’éternel recommencement, une alternance militaire alors que le peuple mauritanien aspire au changement.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 23 mai 2023)
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