Au Sénégal, démonstration de force de l’opposition contre le président Macky Sall

La nouvelle coalition de l’opposition a mobilisé plusieurs milliers de personnes contre le président, Macky Sall, vendredi, à huit mois de la présidentielle.

Le Monde  – Awa a remis le tee-shirt qu’elle avait acheté en 2012. Les couleurs se sont effacées avec le temps, mais on voit toujours le panneau stop et l’inscription « Danger ! » qui y sont floqués. A l’époque, elle se battait contre l’ancien président Abdoulaye Wade, qui se présentait pour un troisième mandat à la tête du pays. Vendredi 12 mai, elle s’oppose à Macky Sall. Le chef de l’Etat fait planer le suspense, mais ses adversaires en sont convaincus : il va lui aussi briguer un troisième mandat, lors du scrutin présidentiel du 25 février 2024. « Cela nous déprime, c’est toujours la même chose quand il y a des élections », lance la mère de famille, qui estime que cette nouvelle candidature serait « illégale ».

Drapeaux vert-jaune-rouge à bout de bras, des milliers de manifestants habillés ont scandé « Non à la troisième candidature de Macky Sall ! », accompagnés de sifflets et de vuvuzelas. Sur la place de la nation, à Dakar, ils répondaient à l’appel de la « plate-forme des forces vives de la nation F24 ». Une nouvelle coalition dont les leaders issus d’une centaine de partis politiques et d’organisations de la société civile ont défilé sur la scène. La manifestation avait été autorisée au dernier moment par les autorités. Après des semaines de tensions dans la capitale sénégalaise, elle s’est déroulée sans heurts.

« Ousmane Sonko, notre candidat »

 

Enceinte de musique autour du cou, Aïssitou Diallo chante à tue-tête sur un air de reggae « Va-t’en, Macky Sall, nous voulons vivre en paix. » La mère de famille de 64 ans, coiffée de ses dreadlocks, estime que « c’est un des derniers combats de [sa] vie ». « Macky Sall nous a trahis, il nous avait promis de la transparence, une gestion vertueuse de l’Etat et surtout qu’il ne ferait que deux mandats… Aujourd’hui je ne sais pas pour qui voter, mais je sais qu’il doit partir. » Le mot d’ordre de la manifestation est donc clair : tous les candidats qui le souhaitent doivent pouvoir participer en 2024, sauf l’actuel chef de l’Etat.

Les manifestants redoutent qu’Ousmane Sonko, l’un des leaders de l’opposition, ne puisse se présenter. Il a été condamné en appel ce 8 mai à six mois de prison avec sursis dans une affaire de diffamation. Si la sentence n’est pas cassée, il sera inéligible, comme l’ont été avant lui deux autres opposants : Karim Wade en 2015 et Khalifa Sall en 2018.

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Source : Le Monde 

 

 

 

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