Ukraine : Poutine appelle à la « victoire », Wagner s’emporte contre l’armée russe

Le président russe Vladimir Poutine a promis mardi la "victoire" dans la "guerre" en Ukraine qu'il estime orchestrée par l'Occident, traçant un parallèle avec la Seconde Guerre mondiale en célébrant les 78 ans de la défaite nazie.

Courrier international  – Mais, en ce jour hautement symbolique, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a lancé un pavé dans la mare avec une longue diatribe dénonçant l’incapacité des autorités russes à défaire l’Ukraine, accusant même la hiérarchie militaire de vouloir « tromper » le président russe.

Plus d’un an après avoir lancé son armée à l’assaut de son voisin qu’il accuse de nazisme et après une série de cuisants échecs, M. Poutine a estimé que le monde était « à un tournant ».

 

Guerre en Ukraine : la situation au 9 mai

 

« Une guerre a été lancée contre notre patrie », a accusé le président russe depuis la place Rouge, devant des milliers de soldats, l’élite politique et une poignée de dirigeants de pays d’ex-URSS.

« L’avenir de notre Etat, de notre peuple dépend de vous », a dit le maître du Kremlin en s’adressant aux soldats engagés en Ukraine.

« Pour la Russie, pour nos vaillantes forces armées, pour la victoire, hourra! », a-t-il conclu, avant que ne commence un défilé de milliers d’hommes sous un soleil printanier.

 

Défilé plus modeste

 

Cette cérémonie annuelle est censée exalter la puissance russe, la victoire de 1945 occupant une place centrale dans l’identité et le nationalisme portés par M. Poutine.

 

Le président russe Vladimir Poutine (c) arrive sur la place Rouge pour assister au 78e anniversaire de la défaite nazie à Moscou, le 9 mai 2023

 

Mais, cette année, les commémorations interviennent alors que l’armée est enlisée dans sa campagne militaire, après avoir enregistré de lourdes pertes, tandis que se prépare une contre-offensive ukrainienne.

Comme une illustration de cette réalité, le défilé à Moscou était bien plus modeste que les années précédentes: pas de parade aérienne et absence de chars, à l’exception d’un T-34 soviétique datant de la Seconde guerre mondiale.

Néanmoins, dans les rues, les Russes interrogés par l’AFP reprennent la ligne officielle.

« Nous sommes dans la même situation que nos grands-pères et grands-mères, nous sommes forcés de nous défendre contre un néonazisme ressuscité », estime à Ekaterinbourg, dans l’Oural, Galina Loguinova, une retraitée.

Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait promis à la Russie la défaite, « la même » que pour les nazis. Rompant pour de bon avec la tradition soviétique du 9 mai, il a accueilli mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour la Journée de l’Europe.

« Nos efforts pour une Europe unie, pour la sécurité et la paix doivent être aussi forts que le désir de la Russie de détruire notre sécurité, notre liberté et notre Europe », a-t-il proclamé mardi, au côté de la responsable européenne.

M. Zelensky a aussi exhorté l’UE à accélérer les livraisons de munitions d’artillerie, « la question clé ».

 

Des soldats russes arrivent pour le défilé du Jour de la Victoire, à Moscou le 9 mai 2023

 

Mme von der Leyen a jugé que Kiev était « aujourd’hui le coeur battant des valeurs européennes ».

Sur le terrain, après 15 mois d’offensive, l’armée russe apparaît affaiblie par les pertes et les tensions entre l’état-major et les paramilitaires de Wagner. Elle reste empêtrée dans son combat pour la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est depuis des mois.

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Moscou (AFP)

Source : Courrier international 

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