Élections 2023 Mauritanie : la carte d’électeur ou l’autre face du système électoral à l’index

La commission électorale mauritanienne vient de réceptionner les cartes d’électeurs confectionnées par une société émiratie. Cette dépendance du sésame important des électeurs à des sociétés étrangères est révélatrice de la faiblesse technologique des sociétés nationales.

Un retard dans l’impression et le design explique en grande partie que les sociétés étrangères gagnent les appels d’offres, un marché florissant pour les intermédiaires nationaux cachés derrière des lobbies des marchés de gré à gré. La deuxième raison est sans doute politique. La société émiratie qui vient de livrer les cartes d’électeurs pour les élections du 13 mai prochain ne relève pas d’un choix au hasard même si les critères de meilleure offre sont remplis. Les Emirats arabes unis sont des partenaires incontournables de la Mauritanie.

C’est le premier pays du golfe à remplir les caisses de l’Etat vidées par son prédécesseur dès l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani en 2019.C’est le premier pays arabe qu’il a visité et qui figure aujourd’hui parmi les plus grands investisseurs des secteurs productifs de la Mauritanie. L’autre face du système électoral est symbolisée par le retard énorme en matière de modernisation de l’administration qui impact sur l’Etat-civil.

La dématérialisation des services de l’Etat est une œuvre de longue haleine dans un pays qui manque encore de cadres dans le domaine de l’informatique. C’est l’urgence de la formation des jeunes dans ce domaine qui est pointée du doigt par les observateurs C’est ce qui explique la mainmise du système électoral par le pouvoir avant pendant et après les élections faisant croire à une transparence de l’organisation des élections par la CENI, pièce maitresse de la tricherie politique et la fraude.

Les Mauritaniens rêvent peut-être de mairies au top des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour prendre en charge les cartes d’électeurs. C’est plus simple mais ce système n’arrange pas le pouvoir qui n’entend pas créer les conditions d’alternance démocratique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 02 mai 2023)

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