Elections 2023 Mauritanie : une campagne tous azimuts des candidats sans la couleur locale

Après trois jours de campagne électorale à Nouakchott et à l’intérieur, les candidats de l’opposition sont plus dans une posture de critiques du régime de Ould Ghazouani tandis que ceux du parti au pouvoir mettent en avant le bilan du gouvernement.

C’est le sentiment des observateurs qui pointent une absence de couleur locale depuis le démarrage de la campagne électorale. Les questions prioritaires d’électricité et de l’eau, la hausse des prix des denrées alimentaires, le faible pouvoir d’achat des travailleurs, l’insécurité à Nouakchott ne sont pas encore au centre des meetings des candidats de l’opposition dans la capitale.

La première force Tawassoul se contentant d’appeler les électeurs à voter pour le changement tandis que l’UFP promet une nouvelle dynamique à l’Assemblée nationale et le candidat Biram Abeid de Sawab s’en prend aux multinationales et les partenaires de la Mauritanie, une critique plus aux allures présidentielles que locales.

Le candidat à la députation Ibrahima Sarr de l’AJD-MR est pratiquement le premier à démarrer la campagne avec la question nationale, la cohabitation pierre angulaire de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Les élections locales sont considérées ainsi comme des rencontres avec les Mauritaniens des profondeurs autrement dit les populations les plus reculées.

Le parti INSAF a l’avantage d’être présent partout. Un handicap pour l’opposition qui devra être comblé au moins au niveau des capitales régionales par des messages qui collent aux spécificités régionales avec le Nord et une partie du centre industriel qui abrite les industries extractives par conséquent qui génèrent toute la richesse nationale mais entre les mains des entreprises étrangères et des oligarques militaires.

Le Sud agricole, grenier de la Mauritanie mais dont les deux secteurs agriculture et élevage ne décollent pas faute d’une politique agricole inclusive. L’intérieur du pays manque cruellement d’eau et les populations vivent dans l’obscurité depuis 63 ans. Pas de bonnes routes, d’écoles. Autant de munitions pour l’opposition pour tirer sur le bilan de quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 01 mai 2023)

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