Élections 2023 Mauritanie : une disparité des électeurs et des candidats entre le Nord et le Sud

La liste électorale provisoire qui vient d’être publiée par la CENI laisse apparaître une disparité des électeurs et des listes candidates avec le Trarza qui caracole en tête 236 000 inscrits et occupe la troisième place avec 116 pour les municipales et 9 régionales derrière les pelletons de tête le Hodh Chargui et le Gorgol..

Le Hodh Chargui dirige les débats avec 196 pour les municipales et 14 régionales pour 197 000 électeurs et le Gorgol le talonne avec 179 pour les municipales et 14 régionales. Le Brakna et l’Assaba ont également un grand réservoir d’électeurs avec respectivement 185085 et 164442. La photographie de la liste provisoire électorale donne pour l’ensemble du Nord formé par l’Adrar, Dakhlet-Nouadhibou, le Tiris Zemmour et l’Inchiri un total de 189 listes.

Cette disparité des électeurs résulte dans la forte démographie au Sud agricole et la faible démographie au Nord industriel mais surtout pour des raisons politiques liées au redécoupage des communes qui ne favorise pas les villes peuplées. Et Nouakchott fait le tampon entre le Nord et le Sud, la capitale étant convoitée par tous les partis.

Subdivisée en 3 circonscriptions Nouakchott est un enjeu important pour Ould Ghazouani qui entend conserver le conseil régional le plus important du pays. Les électeurs sont appelés à choisir entre 20 listes. La bataille municipale s’annonce également serrée avec 194 listes ce qui place la capitale en deuxième pole position derrière le Hodh Chargui.

En inaugurant la première délocalisation du conseil des ministres en février dernier au Trarza puis au Brakna Ould Ghazouani fait une lecture intéressée de la carte politique et anticipe la campagne pour les élections. Grâce aux moyens de l’Etat, le parti au pouvoir El INSAF est le seul parti des 25 en compétition à présenter des listes dans toutes les circonscriptions. Le parti n’a pas hésité à donner la place à des hommes d’affaires et des directeurs d’Etablissement public pourtant interdits par la loi électorale. Une violation qui décrédibilise les élections.

Cette pléthore de candidats est un signe de vitalité du pluralisme démocratique et en même temps un avantage pour INSAF qui possède la carte CENI pour l’organisation des élections et le conseil constitutionnel pour les résultats définitifs, les deux institutions étatiques de la tricherie politique et la fraude.

 

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 13 avril 2023)

 

 

 

 

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