Deutsche Welle – Cela fait des années maintenant que les organisations de défense des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest attirent l’attention sur le problème de la maltraitance des talibés. Ce phénomène touche également la Guinée-Bissau.
C’est une pratique courante dans plusieurs pays et notamment en Afrique de l’Ouest. Des enfants inscrits dans les écoles coraniques qui sont obligés d’aller mendier.
Les familles pauvres sont en particulier celles qui envoient leurs enfants dans ces écoles car cela leur permet d’avoir une bouche de moins à nourrir.
Il n’est pas rare que ces enfants, déjà dès l’âge de trois ans, se retrouvent dans la rue au lieu d’apprendre le coran.
« C’est terrible. La mendicité est un facteur de pauvreté et n’a rien à voir avec la religion. Récemment, un maître coranique a été arrêté mais peu de temps après, il a été libéré de prison sans procès. C’est malheureux mais au bout du compte, ça reste pareil : le talibé qui ne remet pas au maître coranique une certaine somme d’argent est maltraité« , a expliqué Suleimane Embaló, militant des droits de l’enfant en Guinée-Bissau.
Conditions de vie indignes
Il faut dire que les conditions de vie dans certaines écoles coraniques sont souvent indignes : les enfants connaissent la faim, la maladie et l’humiliation.
La Guinée-Bissau a pourtant signé et ratifié les conventions internationales en faveur des enfants mais ces dispositions ne sont pas respectées.
Sous la pression des organisations de la société civile, le président Umaro Sissoco Embaló, lui-même de confession musulmane, a décidé de faire face au problème.
« Je dis aux écoles coraniques : mettez vos enfants à l’école et arrêtez d’envoyer des enfants mendier, ce n’est pas l’islam. Et je dis au ministre de l’Intérieur : vous avez une semaine pour faire partir les talibés mendiants des rues“, a déclaré le président lors de l’inauguration d’un complexe scolaire dans l’est du pays.
Source : Deutsche Welle (Allemagne)