Radios internationales : des outils de mobilisation du grand public en pleine transformation

The ConversationPartout dans le monde, les autorités politiques ont longtemps détenu le monopole aussi bien des radios locales et nationales que des radios internationales, ce qui leur permettait de faire passer les messages souhaités à leurs propres populations, mais aussi à celles des pays étrangers vers lesquels leurs radios diffusaient.

Nos recherches récentes montrent que ce modèle ancien est désormais largement dépassé.

La désétatisation de la radio et son internationalisation grâce à sa numérisation/webification ont modifié les rapports de force communicationnels.

On distingue aujourd’hui trois types de radios de mobilisation. Les radios étatiques de mobilisation (REM) ont d’abord cédé du terrain face aux radios civiles de mobilisation) (RCM, lesquelles sont devenues, grâce à Internet, accessibles dans le monde entier, se muant donc en radios civiles de mobilisation internationales (RCMI). Ces trois types de radios cohabitent de nos jours dans un paysage médiatique qui n’a plus grand-chose à voir avec celui d’il y a une vingtaine d’années.

 

Les monopoles nationaux des radios étatiques de mobilisation (REM) durant les guerres internationales

 

La radio fut un enjeu politique dès l’origine : citons les causeries de Franklin D. Roosevelt, les radios « blanches » et « noires » durant la « drôle de guerre » – qui amorce la « guerre des ondes » –, les instructions aux résistants diffusées par « Radio Londres »

Durant la guerre froide (et jusqu’à aujourd’hui pour certaines radios), les Alliés s’installèrent sur les ondes pour continuer leur travail hétéronomique (c’est-à-dire visant à imprégner les auditeurs de lois/normes politiques, sociales et culturelles). Par exemple, le gouvernement américain multiplia les stations : Voice of America, RIAS (Radio in the American Sector, principalement tournée vers l’Allemagne de l’Est), Radio Free Europe/Radio Liberté et Radio Free Asia, Azadi (destinée à l’Afghanistan) ou encore Farda (diffusant en farsi vers l’Iran)…

Nouvelle communication de Radio Farda, réalisée par l’agence Brand Real en 2011. Cliquer pour zoomer. brandreal.io/blog

 

 

 

 

 

Selon la chercheuse Anne-Chantal Lepeuple, toutes ces radios visaient à favoriser la diffusion des idées libérales au sein des peuples des pays ciblés, en mettant en place une « politique d’érosion graduelle » des régimes en place.

Aujourd’hui, RFE/RL diffuse en 27 langues et dans 23 pays « où la liberté de la presse est menacée et où la désinformation est omniprésente ». Elle joue son rôle de « radio de substitution », selon l’expression de Jacques Sémelin désignant les radios qui se substituent aux radios locales et se distinguent des « radios de représentation » – celles qui promeuvent les États qui les financent, à l’instar de la BBC, de Deutsche Welle ou de RFI.

 

L’apparition des radios civiles de mobilisation après la fin des monopoles audiovisuels

 

La démonopolisation des REM européennes (au Royaume-Uni, en Italie, en France, en Belgique, etc.) les oblige désormais à coexister avec les radios civiles de mobilisation (RCM), même si l’action de ces dernières est souvent limitée à un rayon local.

 

Appuyées sur différentes stratégies, les RCM peuvent procéder à deux types de « radiophonie de proximité » :

 

La « webification» et l’apparition des radios civiles de mobilisation internationales

 

La webification a multiplié le nombre de radios internationales, car chaque radio en devient automatiquement une dès lors qu’elle est diffusée sur le web.

 

Lire la suite

 

 

 

 

Source : The Conversation

 

 

 

 

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page