Qui meurt encore du Covid-19 en France ?

Trois ans après le premier confinement, la tendance est à l’accalmie depuis le début de l’année, mais la maladie continue de tuer une vingtaine de personnes par jour.

– C’était il y a tout juste trois ans. Le 17 mars 2020, la France basculait dans le premier confinement de la population. « Nous sommes en guerre », déclarait Emmanuel Macron lors d’une allocution demeurée dans les esprits. L’épidémie de Covid-19 progressait de manière rapide et inquiétante, et le président de la République appelait à sonner la « mobilisation générale » contre un virus qualifié d’« ennemi (…) invisible, insaisissable ».

Depuis, deux autres confinements moins stricts ont suivi, neuf vagues épidémiques se sont succédé, 53 millions de Français ont été vaccinés, et le pays semble, trois ans après cette mise sous cloche, avoir tourné la page de cette crise sanitaire.

Voir les graphiques : Covid-19 : les chiffres de l’épidémie en France et dans le monde, en cartes et en graphiques

Pour autant, si les indicateurs ne sont plus inquiétants, et que tout laisse à penser que l’immunité collective est élevée sur le sol français, le SARS-CoV-2 continue de circuler sur le territoire français.

Une épidémie au ralenti

La neuvième vague, dont le pic a été atteint fin décembre 2022, est passée, non sans difficultés pour le système hospitalier confronté à une triple épidémie hivernale. « De manière générale, on peut dire que le virus circule probablement toujours avec une assez forte activité et qu’il entraîne toujours son lot de formes graves, d’hospitalisations et de décès, et de Covid longs », résume Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale à Genève. Mais bonne nouvelle, souligne-t-il, la vaccination et l’immunité acquise par les multiples vagues épidémiques « ont changé la donne puisque les hôpitaux et les services de soins intensifs ne sont plus saturés ».

L’Agence nationale Santé publique France (SPF) notait le 8 mars que les indicateurs étaient à « des niveaux faibles », avec « une stabilisation » du taux d’incidence, « une légère augmentation » du taux de positivité et des hospitalisations « en baisse ». Avec moins de 300 nouvelles admissions quotidiennes en février, le nombre de patients à l’hôpital est globalement stable depuis plus d’un mois.

L’évolution de l’épidémie
Nombre de cas de Covid-19 rapportés à la date des tests, et nombre de morts dues au Covid-19 dans les hôpitaux et en Ehpad. La ligne pointillée indique la période où le nombre de tests positifs est artificiellement bas du fait du manque de matériel.

Sur le plan virologique, le sous-variant d’Omicron XBB.1.5 gagne du terrain. Un variant du SARS-CoV-2 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère comme « le plus contagieux détecté à ce jour ». Toutefois, les données disponibles « ne suggèrent pas que XBB.1.5 présente des risques supplémentaires pour la santé publique par rapport aux autres sous-lignages d’Omicron ». « Il est moins sévère mais hautement transmissible, et répond bien au vaccin vis-à-vis de la protection contre les formes graves », résume Antoine Flahaut.

En passe de s’installer comme la prochaine souche dominante, ce sous-variant semble être à l’origine de la croissance épidémique observée début mars. Plus de 6 000 contaminations sont détectées quotidiennement, contre 3 500 il y a encore quelques jours. Les nouvelles hospitalisations augmentent aussi (+ 8 % par rapport à la semaine passée) avec 336 nouvelles admissions à l’hôpital chaque jour. Toutefois, ces indicateurs, qui pourraient être biaisés par l’allègement des règles de dépistage, se situent toujours « à des niveaux faibles », nuance SPF.

Les personnes âgées et immunodéprimées en première ligne

Le Covid-19 a causé plus de 6,8 millions de décès dans le monde, selon l’OMS, dont 2,2 millions en Europe et environ 165 000 en France (avec 40 000 morts en 2022). Bien que les sous-variants d’Omicron répandus en France ne soient pas aussi virulents que ses prédécesseurs Delta et Alpha, et qu’une très grande partie de la population soit désormais vaccinée (8 Français sur dix ont reçu au moins deux doses), le virus tue encore.

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Source : Le Monde – Le 17 mars 2023

 

 

 

 

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