Mauritanie : Ould Ghazouani à l’épreuve du terrorisme salafiste

Au lendemain de l’évasion des quatre terroristes salafistes, la traque s’est soldée ce début de semaine par l’arrestation de deux suspects dans une maison dans le quartier Dar-Naim à Nouakchott. Une capitale sous haute surveillance et sous la peur des dangereux fugitifs.

Cette mutinerie des détenus salafistes qui a fait deux gardes tués est sans doute la plus meurtrière dans le pays cette dernière décennie. Cette résurgence des islamistes relance avant tout la sécurité dans les prisons pointant ainsi la responsabilité des ministères régaliens la justice et l’Intérieur et au-delà la Sureté de l’Etat. Les Mauritaniens s’interrogent légitimement sur la surveillance stricte et des moyens suffisants d’une prison centrale où sont détenus deux terroristes les plus dangereux dans la sous-région depuis des années. Cette évasion de quatre terroristes laisse planer une complicité et une négligence au plus haut niveau de cette prison. Ensuite cette évasion relance le terrorisme salafiste en Mauritanie.

Deux grands défis de Ould Ghazouani d’ici 2024 fin de son premier mandat. C’est la première fois que des terroristes de l’intérieur frappent si fort dans la capitale en l’absence du chef de l’Etat appelé rapidement à mettre en route les engagements des états généraux de la justice en particulier sur la réorganisation des prisons et la réinsertion des prisonniers dans la société. La Mauritanie ne fait pas exception dans le Maghreb avec l’émergence du salafisme notamment chez les jeunes.

De Ould Taya à Ould Ghazouani cet islam radical n’a pas bonne presse parce que rejeté par une grande partie des Mauritaniens cependant elle attire des jeunes influencés par une idéologie venue d’Egypte.

Les différents locataires du palais de Nouakchott ont fait face depuis 2007 au terrorisme islamiste en acceptant sur la scène politique le parti islamiste TAWASSOUL devenue depuis 2018 la première force de l’opposition. Mais depuis 2011 la Mauritanie est le seul pays au Sahel épargné par les attaques des Jihadistes. C’est un héritage bénéfique pour Ould Ghazouani considéré depuis 2019 comme le leadership dans la sous-région en matière de lutte contre le terrorisme.

Ce retour du terrorisme salafiste en plein cœur de la capitale est un avertissement au chef de l’Etat qui vient de gracier 7 terroristes mauritaniens et un Syrien dans le cadre d’une exception constitutionnelle pour les condamnés pour terrorisme. En 2021, le pays compte plus de 2100 personnes incarcérées pour 17 prisons. Le pays des 1000 Imams et érudits constitue une exception en matière de dialogue avec les salafistes qui se repentissent régulièrement pour intégrer la société mauritanienne.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 08 mars 2023)

 

 

 

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