Pour tous ceux de ma génération elle a représenté beaucoup, nous ouvrant, par le biais du Centre Culturel Français, le monde, les livres, le cinéma…
Elle nous considérait comme ses enfants, nous choyant, nous houspillant parfois quand nous chahutions trop, nous incitant à lire, à apprendre. Avec sa voix si particulière elle se faisait éducatrice et main pour prendre la notre.
Grande connaisseuse de la Mauritanie, amoureuse de nos sables, femme d’une intelligence fine animée d’un humour à toute épreuve, elle nous a construit, nous a aidés à devenir les femmes et les hommes que nous sommes actuellement.
Elle fait partie de notre pays, de notre mémoire, de nos apprentissages, de l’autre Nouakchott, de l’ancienne Mauritanie.
Oh, combien d’entre nous ont rêvé, les fesses par terre, devant les films projetés sur le mur dans la cour du CCF.
Combien d’entre nous ont passé des heures magiques au CCF.
Combien d’entre nous ont pu, avec sa complicité, emprunter des livres dans la section adulte ( grâce à sa bienveillance silencieuse j’ai ainsi pu emprunter à 12 ans, les « Fleurs du Mal » de Baudelaire et basculer dans une poésie qui m’était alors interdite.)
Merci à elle qui fut une famille généreuse.
La dernière image que je garde d’elle est sa maison dans le Sud de la France, maison où elle avait transporté sa Mauritanie de cœur et où elle parlait d’écriture… Face à elle j’étais redevenue la petite fille, puis l’adolescente qu’elle secouait parfois, qu’elle choyait beaucoup.
Je suis orpheline d’elle, à jamais reconnaissante pour nous, pour moi, pour vous.
Nous étions grâce à elle.
Mariem Derwich
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Marie-Françoise Delazorière a été pendant 18 ans, entre 1965 et 1983, la Directrice du Centre Culturel Français de Nouakchott. Elle a joué un rôle essentiel pour d’innombrables élèves mauritaniens qui sont venus chercher, tout au long de leurs études à Nouakchott, des livres et des connaissances. Elle a aussi aidé tous les chercheurs passant par son bureau.
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