Mauritanie : la modernisation du transport urbain de Nouakchott, un pari difficile de Ould Ghazouani

Le coup d’envoi cette semaine de la première phase du projet de transport urbain de Nouakchott par le président Ould Ghazouani s’inscrit dans une démarche de modernisation de l’un des secteurs parent pauvre du ministère des transports et le plus anarchique dans une capitale qui compte plus d’un tiers de la population avec zéro plan d’urbanisation et d’assainissement abouti après 62 ans d’indépendance.

L’étranger qui débarque pour la première fois à Nouakchott est frappé par des routes mal bitumées et très étroites par endroit avec la cohabitation pacifique entre les âniers, les automobilistes et les piétons. Le vélo n’étant pas encore intégré dans les habitudes des Mauritaniens encore moins ce léger moyen de trans est le dernier souci des autorités de Nouakchott. Des progrès sont visibles avec l’émergence de larges avenues mais la modernité s’arrête là.

Le transport urbain est dominé par le privé avec les taxis. Le transport en commun rame encore depuis des décennies avec la société de transport public qui peine toujours à transporter quotidiennement ses usagers.

Le nouveau défi est de permettre à 150 000 personnes de prendre le bus d’ici 2026. C’est l’objectif majeur de la société dont le coup d’envoi cette semaine par Ould Ghazouani de la première phase prévoit l’achat de 150 bus dont 50 viennent d’être livrés pour un montant total estimé à 4 milliards d’ouguiyas. C’est la faiblesse du transport public et le manque d’infrastructures routières qui sont pointés du doigt.

Une remise à plat de l’espace public est impérative pour réaménager les espaces piétons et des stationnements de bus bien distincts. C’est la réorganisation des transports qui s’impose. Dans cette perspective le tramway reste encore un simple vœu pieux dans une capitale où les délestages et coupures d’électricité sont monnaie courante.