Mauritanie : Ould Ghazouani au FISO à Nouakchott interpelle les observateurs

En magnifiant la culture soninké à l’ouverture du Festival International Soninké à Nouakchott Ould Ghazouani reconnaît implicitement l’importance de la diversité culturelle en Mauritanie mais vue uniquement sous l’angle de la réforme du système éducatif en cours qu’il considère comme l’axe majeur de sa gouvernance depuis 2019.

Cette ambivalence de la politique sociale et culturelle est considérée par les observateurs comme une constante de la gouvernance de Ould Ghazouani. Un paradoxe que les nombreux participants venus du fond fin du Guidimaka et des autres régions de la vallée notamment, du Sénégal, du Mali de la Guinée Bissau et Conakry et de la diaspora ne comprendront pas que les langues nationales ( pulaar, soninké et ouolof) ne sont pas reconnues officiellement depuis 1960.

Et contrairement à ce qui est visible concernant l’enseignement de ces langues, les écoliers non arabophones vont devoir s’assimiler en arabe dans les prochaines décennies. Et c’est ce que le chef de l’Etat appelle l’école républicaine où les cultures soninké, pulaar et ouolof sont reléguées au stade de folklore. Les médias publics (radio et télévision nationale) accordant quelques rares minutes pour colorer les programmes en arabe qui occupent plus de 99 pour cent l’antenne.

Et pire les Mauritaniens attendent le temps des festivals internationaux avec ce premier rendez-vous isoninke à Nouakchott ou la 3^ème édition de Tabital Pulaagu en 2017 pour découvrir la richesse des cultures africaines. Pour les observateurs prêter l’oreille sur la diversité culturelle revient à changer la copie de la loi d’orientation et à officialiser enfin les LN au même titre que l’arabe. C’est à ce titre que les cultures africaines ont une valeur et un sens dans un pays considéré comme un trait d’union entre le mondes arabe et africain.