
Jeune Afrique – « La fin des accords diplomatiques, non ! », a déclaré le capitaine Traoré dans un entretien télévisé accordé à des journalistes burkinabè ce vendredi 3 février. « Il n’y a pas de rupture des relations diplomatiques ou de haine contre un État particulier », a-t-il ajouté. Selon lui, il y a simplement eu rupture à la demande du Burkina d’un accord militaire sur la présence des forces spéciales françaises à Ouagadougou. « C’est juste un processus qui a été enclenché et ça n’a rien à voir avec la diplomatie ».
Alors que des manifestations contre la France ont régulièrement lieu au Burkina Faso depuis qu’il a pris le pouvoir en septembre, le capitaine Traoré a affirmé que son souhait de voir partir les forces spéciales françaises de Ouagadougou n’avait pas d’incidence sur les relations diplomatiques avec Paris. « L’ambassade de France est là [à Ouagadougou], les ressortissants sont là, on a notre ambassade là-bas [à Paris] donc, diplomatiquement, rien n’a été touché », a-t-il remarqué, sans évoquer les relations tendues avec l’ambassadeur de France rappelé à Paris « pour consultations ».
« Nos Wagner, ce sont les VDP »
Il a par ailleurs démenti la présence de mercenaires russes de la société Wagner au Burkina. « On a entendu partout que Wagner est à Ouagadougou. Ah bon, ils sont où ? » a-t-il questionné. « Nous avons nos Wagner, ce sont les VDP [Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée] que nous recrutons. Ce sont eux nos Wagner », a-t-il souligné.
Selon lui, le rapprochement du Burkina avec la Russie est vu « forcément de façon politique, mais nous, nous sommes là pour une mission, c’est la sécurité, c’est la mission première », a-t-il précisé, alors qu’une recrudescence de la violence jihadiste, présente dans le pays depuis 2015, est observée ces derniers mois. « Nous voulons vraiment scruter d’autres horizons, parce que nous voulons des partenariats gagnant-gagnant », a-t-il dit, ajoutant : « Nous ne voulons pas de partenariats pas clairs, un peu flous ou déséquilibrés. »
Souveraineté et dignité
Le président a affirmé que « tout ce que le peuple veut, c’est sa souveraineté, vivre dignement ». Les partenariats recherchés par le capitaine Traoré sont en particulier d’ordre militaire et « si on ne peut pas nous permettre d’acquérir des équipements militaires dans tel pays, on va aller dans d’autres pays pour l’acquérir. […] Ça ne veut pas dire quitter un pays pour un autre ». Il faut qu’on « nous permette de pouvoir nous équiper et faire la guerre, parce qu’on ne va pas s’asseoir et regarder notre peuple mourir, ça jamais ! » Mais si un pays vient « pour nous coloniser, nous dominer, nous ne serons pas d’accord ».
Source : Jeune Afrique (Avec AFP)
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