Pari réussi pour l’immigration francophone dans les provinces anglophones du Canada

Pour la première fois, le Canada atteint sa cible en matière d’immigration francophone dans les provinces anglophones du pays. Mais une étude montre un certain scepticisme de l’opinion publique face aux vagues d’immigrants.

Courrier Expat – “Le Canada n’a jamais accueilli autant d’immigrants francophones hors Québec”, écrit Le Devoir. En 2022, le pays a atteint sa cible “fixée il y a près de vingt ans” de voir 4,4 % d’immigrants francophones (soit plus de 16 300 d’entre eux) s’établir à l’extérieur de la Belle Province. Dans un communiqué, le ministère de l’Immigration affirme que “le Canada démontre [ainsi] son implication à renforcer la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire”.

Dans un rapport publié en 2021, “le commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge, s’inquiétait du fait que le Canada n’avait jamais atteint ses buts en matière d’immigration francophone” et que “ces échecs avaient permis de réduire le poids des francophones hors Québec au pays “, signale Radio-Canada.

Le ministre responsable, Sean Fraser, reconnaît qu’“il y a eu beaucoup de problèmes dans l’histoire du Canada avec l’immigration francophone, mais c’est un nouveau chapitre”.

“Maintenant, visons le sommet”

 

La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) applaudit ce succès. “On a atteint le camp de base, maintenant, visons le sommet.” Dans un communiqué, l’organisme, qui représente 2,8 millions de Canadiens d’expression française établis hors Québec, réclame que la cible du nombre d’immigrants francophones accueillis dans les neuf autres provinces et les trois territoires du pays soit de 12 % dès l’an prochain et de 30 % en 2036 “afin de renverser le déclin de notre francophonie”.

Un tableau gouvernemental reproduit par Radio-Canada sur les admissions des résidents permanents d’expression française entre 2006 et 2012 dans les régions anglophones du pays montre que ceux-ci s’établissent majoritairement en Ontario, suivi de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

 

Trop d’immigrants ?

 

Alors que le Canada prévoit d’accueillir au cours des prochaines années plus d’immigrants qu’à aucun autre moment de son histoire, le National Post fait état d’un certain scepticisme au sein de l’opinion publique face à l’immigration. Il évoque un sondage de l’Association d’études canadiennes qui a révélé en novembre que la moitié des répondants “étaient d’avis que le Canada accueillait beaucoup trop d’immigrants”.

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Un scepticisme récent, analyse le quotidien conservateur, qui “découle de la crainte qu’une avalanche de nouveaux arrivants ne fasse qu’exacerber deux des crises actuelles les plus marquantes du pays : l’abordabilité du logement et les pénuries en matière de soins de santé”. Les temps d’attente pour recevoir ces soins sont tels que “des Canadiens meurent de façon routinière dans les salles d’urgence”.

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Martin Gauthier

Source : Courrier Expat (Paris)

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