“Silence, on mate !”

 

Et le constat est là, implacable. La junte, au nom de la souveraineté selon Assimi Goïta, fait le vide autour d’elle et persiste dans l’isolement du Mali : musellement de la presse nationale, RFI et France 24 hors jeu [suspendues en avril 2022] , chasse aux diplomates désormais persona non grata [dont l’ambassadeur de France en janvier 2022] , sans compter les interminables pressions sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)…

Excusez du peu ! La stratégie est simple : les observateurs à cheval sur les principes démocratiques et le respect des droits humains, on les met dehors, on se barricade et on opère ! Silence, on mate !

La junte du colonel Goïta ne fait donc pas dans la dentelle pour parvenir à ses fins, le tout savamment drapé sous le manteau d’un nationalisme et d’une souveraineté éculés qui, au final, ne trompent personne : cette junte a fini de convaincre les plus sceptiques qu’elle n’a d’autre visée que de garder le pouvoir pour longtemps encore ! Quitte à se refaire une virginité par les urnes !

Mais attention au retour de manivelle ! Car l’affront fait au célèbre imam peut changer la donne. Des populations entières au Mali ne jurent que par Mahmoud Dicko. Jusque-là, elles ont supporté bien des avanies et volontiers avalé les couleuvres servies par la junte. Toutefois, gare à l’humiliation de trop qui mettra hors des cordes l’imam Mahmoud Dicko et les siens. On est en plein dans le wait and see des Anglo-Saxons !