Dans ma rue, après la prière du soir…
Il se racontait dans ma ville d’Aioun qu’il avait fait ceci, cela, des choses à ne pas faire.
Il se racontait qu’il était beau, fin et élégant, d’une lignée d’émirs probablement.
Moi, je ne l’avais jamais vu, ni croisé.
Normal, il était pensionnaire contre son gré du vaste fort militaire d’Aioun El Atrouss.
Ce qui était sûr, c’était son long chant transporté par cette brise légère qui s’échappait de l’immense camp militaire sous la lune évanescente dans la fraîcheur limpide des nuits aux confins des Mauritanides.
Des complaintes de ce mal-être quand tu nous tiens.
ou encore…
Souvent, la mélopée se transformait en une longue et belle mélodie laissant un vaste champ pour mon imagination.
Aigre-doux, difficile de distinguer les paroles.
Comme si Kaïs le fou-de-Leïla improvisait ses vers amoureux qu’il confiait au vent, aux oiseaux, aux gazelles pour qu’ils aillent les chanter à Leïla.
Comme si les mains souples de Leïla vibraient comme un appel, ses doigts s’ouvraient, se repliaient en gestes rituels, sensuels et raffinés exaltant les doux vers d’amour du pays du million de poètes.
Comme si, par cette brise nocturne, la liberté de penser, de chanter n’avait pas de frontière.
Comme si, comme un oiseau la liberté prenait son envol en surplombant les énormes murs de la forteresse d’Aioun.
Monsieur le pensionnaire du fort militaire, sachez que ce vague à l’âme résonne toujours pour moi.
Ah ! Cette mélodie qui reste quand on a tout oublié.
Elbane Hamady
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