Mauritanie : Ould Ghazouani s’offre le luxe d’un avion présidentiel comme ses homologues africains et arabes

De la caravelle, un don à l’époque du chef d’Etat gabonais Omar Bongo au père de la nation Mokhtar Ould Daddah en passant par l’avion présidentiel « GRUMMAN G2 » offert par le roi d’Arabie Saoudite au président Ould Taya qui l’abandonne pour un Boeing 727 offert par l’Émir du Qatar pour en arriver au président Ould Abdel Aziz utilisant la compagnie nationale Mauritania Airways. Que de chemins parcourus.

 

 

 62 ans après, le président Ould Ghazouani s’offre un avion présidentiel d’une société Émiratie qui coûte au contribuable près de 25 millions de dollars. Cette histoire de l’avion présidentiel de 1960 à 2023 est révélatrice du peu d’intérêt des différents locataires du palais de Nouakchott de Ould Daddah à Ould Aziz pour les déplacements à l’étranger. Si pour le père de l’indépendance l’acquisition d’un avion présidentiel était hors de portée, pour les autres chefs d’Etat surtout l’ancien président Ould Taya qui a gouverné le pays de 1984 à 2005 et l’ancien président Ould Aziz de 2009 à 2019 avaient la chance de diriger un pays très riche en ressources naturelles.

Un paradoxe de gouvernance que le président Ould Ghazouani tente de redresser. Le nouvel homme fort de Nouakchott a compris en initiant une diplomatie soft power africaine et arabe qui lui permet de s’ouvrir davantage au monde d’où ses déplacements réguliers en Afrique en Europe dans les pays du golfe et aux Etats-Unis. L’achat d’un nouvel avion présidentiel après 3 années de gouvernance est pleinement justifié. Le chef de l’Etat enlève une grosse épine du pied en rejoignant le club des nantis chefs d’Etat africain qui possèdent leur propre avion présidentiel. Malgré le coût exorbitant pour le contribuable mauritanien c’est un signe d’indépendance et de respect de la plus haute fonction de l’Etat.