Jeune Afrique – Certaines vidéos virales sont des bombes à retardement. À la mi-décembre, de nombreux transferts WhatsApp et autres retweets de la captation d’une cérémonie officielle dont tout le monde a oublié l’enjeu, ont envahi la Toile.
Sur ces images, en complet gris, masqué mais reconnaissable à son éternel chapeau noir à larges bords, le président de la république du Soudan du Sud Salva Kiir écoute religieusement un orchestre militaire, une main sur le cœur et l’autre sur le pommeau de sa canne.
Soudain, une tâche sombre se répand le long de sa jambe gauche, un filet liquide qui finit par constituer une flaque à ses pieds, petite mare qui attire son attention. Salva Kiir baisse alors les yeux pour constater le produit de la fuite qui commence à couler dans la direction d’un militaire au garde-à-vous… Au bout de quelques secondes, l’image est recadrée pour épargner la partie inférieure du corps présidentiel. Nul besoin d’un décryptage officiel pour penser à une fuite urinaire du chef de l’État âgé de 71 ans…
Seis periodistas detenidos en Sudán del Sur acusados de difundir el vídeo de un acto público donde se ve al presidente del país, Salva Kiir, orinándose en los pantalones mientras suena el himno nacional. El Comité para la Protección de Periodistas ha denunciado las detenciones pic.twitter.com/SfS38CcxCk
— Jesús Cintora (@JesusCintora) January 8, 2023
Agacement à retardement
Ce n’est que début janvier que l’agacement d’un régime irrité par cette viralité humiliante se traduit par l’interpellation de six journalistes de la télévision publique South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC). Ils sont arrêtés par des agents des Services de la sécurité nationale, avec une étrange formulation pour toute justification, soupçonnés qu’ils sont « d’avoir eu connaissance de la diffusion d’une séquence précise auprès du public ». Leur employeur précise que la chaîne n’a pas diffusé la vidéo…
Source : Jeune Afrique
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