Dans un tel contexte, la demande de remplacement du diplomate français n’est pas nécessairement une surprise. Elle s’inscrit dans le cadre d’une logique de dégradation que l’on observe depuis quelques semaines dans les relations entre Ouaga et Paris.

 

Bras de fer ostentatoires et stériles

 

Dans l’absolu, le discours qui voudrait que les pays soient libres de mettre fin à une relation diplomatique à tout moment ne souffre aucune contestation. De même qu’il est loisible à tous les États de nouer des partenariats à leur guise. Et, bien sûr, la France n’est pas exempte de reproches dans ses rapports avec le continent africain.

Pour autant, ces bras de fer ostentatoires sur fond de souverainisme douteux sont à interroger ; ce nationalisme paradoxalement pro-Kremlin est, quant à lui, suspect. Oui, l’Afrique a besoin d’indépendance et de liberté.

Oui, l’Afrique doit exiger qu’on la respecte. Mais cette exigence doit davantage s’incarner dans une prise de conscience authentique, une jeunesse africaine formée et en bonne santé, et une gestion rigoureusement responsable de nos ressources. C’est donc dire que le défi est aussi interne.

Par ailleurs, l’ami qui vous veut du bien n’est pas nécessairement celui qui vous encense et vous caresse dans le sens du poil. Aussi, ceux qui entendent renvoyer les mauvais pour faire entrer les bons devraient faire très attention.