Afghanistan : un professeur déchire ses diplômes en direct pour dénoncer l’exclusion des femmes des universités 

En direct à la télévision, un professeur afghan a déchiré ses diplômes pour dénoncer les récentes mesures des talibans visant à priver les femmes de l’accès aux universités. 

Vanity Fair  – Après l’interdiction de l’accès à l’université aux femmes, l’insurrection se poursuit en Afghanistan. Au lendemain de cette décision de nombreuses manifestations ont éclaté dans le pays, des étudiantes ont tenté de pénétrer dans l’enceinte de plusieurs universités mais ont été accueillies par les coups de talibans pour les dissuader de pénétrer dans les amphithéâtres.

 

« Vous êtes tous informés de mettre en œuvre l’ordre mentionné de suspendre l’éducation des femmes jusqu’à nouvel ordre », a indiqué dans une lettre adressée à toutes les universités gouvernementales et privées du pays le ministre de l’Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem.

Malgré les efforts des talibans pour anéantir les droits des femmes, ces dernières continuent de se tenir debout pour défendre leurs droits. Cette résistance a été accueillie avec beaucoup de solidarité de la part de la communauté internationale mais également de la part du corps enseignant afghan.

Sur TOLOnews, l’une des chaînes privées les plus importantes d’Afghanistan, un professeur a déchiré ses diplômes en direct pour dénoncer les dernières mesures liberticides du pouvoir taliban. Les larmes aux yeux et la voix tremblante, Ismail Mashal s’est insurgé : « Si ma sœur et ma mère ne peuvent pas étudier, je n’accepte pas cette éducation, je vais déchirer ça ». La colère de ce professeur de 35 ans n’a pas désempli : « En tant qu’homme et en tant qu’enseignant, je n’étais pas en mesure de faire autre chose pour elles, et je sentais que mes certificats étaient devenus inutiles. Alors je les ai déchirés », s’est révolté ce professeur qui enseigne le journalisme depuis plus de dix ans.

 

« Ma protestation continuera »

Si la vidéo de sa colère est devenue virale sur les réseaux sociaux, c’est notamment car il est rare de voir un homme protester en faveur des femmes dans la société afghane, profondément conservatrice et patriarcale. Le geste fort ainsi que le courage de ce professeur résistant ont été salués par de nombreuses personnes en Afghanistan tout comme dans le monde entier. « J’élève la voix. Je suis debout avec mes sœurs étudiantes. Ma protestation continuera même si cela doit me coûter la vie, a-t-il poursuivi en direct avant de condamner le geste des talibans. Une société où les livres et les stylos sont arrachés aux mères et aux soeurs ne mène qu’aux crimes, à la pauvreté et à l’humiliation. »

Lire la suite

Source : Vanity Fair 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile