
Vanity Fair – Le Service d’information du gouvernement a annoncé le 6 décembre 2022 que le roi Willem-Alexander a convoqué un comité indépendant dont le rôle sera d’effectuer des recherches et de dresser un rapport sur l’implication de la famille royale des Pays-Bas dans l’histoire coloniale.
Cette étude sera dirigée par trois historiens néerlandais ainsi qu’un expert des droits humains qui couvriront la période allant de la fin du XVIe siècle jusqu’au présent post-colonial. Le comité est composé de Gert Oostindie, professeur émérite d’histoire coloniale et post-coloniale, Esther Captain, historienne et chercheuse principale à l’Institut royal de la langue, de la terre et de l’ethnologie de Leiden, Kathleen Ferrier, experte dans le domaine des relations internationales, des droits humains, de la diversité et l’inclusion et Henk te Velde, professeur d’histoire néerlandaise et président de la Société royale d’histoire néerlandaise. Menée à l’Université de Leiden, l’enquête annoncera ses résultats en 2026, après trois années d’étude approfondie sur l’implication de la Maison d’Orange-Nassau dans le passé colonial du pays.
« Une connaissance approfondie du passé est essentielle pour comprendre les faits et les développements historiques et pour voir leur impact sur les êtres humains et les communautés aussi clairement et honnêtement que possible », a déclaré le roi Willem-Alexander, qui a succédé à la reine Beatrix, suite à son abdication en 2013.
200 millions d’euros alloués à un fonds de sensibilisation
Tandis que la commémoration du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage approche à un grand pas, les groupes de défense des droits humains ainsi que les descendants d’esclaves appellent à des réparations publiques de la part de l’État et de la famille royale. L’État néerlandais se penche depuis quelques années sur l’implication des Pays-Bas dans la violente période de décolonisation, notamment en Indonésie. La famille royale souhaite désormais s’impliquer dans cet effort de reconnaissance collective des exactions commises par les Pays-Bas dans son passé colonial.
L’année dernière, un groupe consultatif avait recommandé au gouvernement de reconnaître la traite transatlantique des esclaves comme un crime contre l’humanité. Suite à ces réclamations, la banque centrale néerlandaise s’était excusée pour son rôle dans l’esclavage et avait déclaré qu’elle financerait désormais des projets visant à sensibiliser au passé colonial du pays de manière à atténuer les effets qu’il a sur le présent. Au cours des 18 derniers mois, les maires d’Amsterdam, de Rotterdam, d’Utrecht et de La Haye ont présenté des excuses publiques pour le rôle de leurs institutions dans l’esclavage et leur enrichissement.
Source : Vanity Fair
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