Histoire – Le football dans la grande histoire du Moyen-Orient

Importé par les puissances coloniales dans la région, le football est au cœur de l’émancipation des nations et des bouleversements populaires du monde arabe depuis plus d’un siècle, rappelle “Middle East Eye”.

Courrier international  – De loin le sport le plus populaire de la planète, le football tient une place particulière au Moyen-Orient. Fort d’une longue et riche histoire dans la région, il reste aussi la seule composante culturelle capable de fédérer les familles, les villes, les nations.

Les communautés de supporteurs ont tantôt œuvré au premier plan des révoltes populaires, tantôt été exploitées par des autocrates au profit de leur régime. Le foot est invoqué dans les relations diplomatiques, en temps de guerre comme en temps de paix. L’histoire du football au Moyen-Orient, c’est celle de la région tout entière, et celle du destin de ses peuples.

 

L’Irak, une victoire dans la tragédie

 

En 2007, quand se prépare la Coupe d’Asie des nations, la sélection irakienne est en piteux état : depuis l’invasion de l’Irak par les États-Unis, menée après plus de dix ans de sanctions économiques qui ont affaibli Bagdad, le pays n’a plus les moyens de nourrir de sérieuses ambitions footballistiques. Pour se mettre à l’abri des ravages de l’occupation militaire et des violences religieuses, l’équipe doit aller s’entraîner en Jordanie. À la veille de son premier match de poules, son kiné, en route pour rejoindre la compétition, meurt à Bagdad dans un attentat à la voiture piégée.

Contre toute attente, l’Irak finira par brandir la Coupe d’Asie à Jakarta au terme d’une finale remportée de justesse, 1-0, contre l’Arabie saoudite. Une victoire cependant assombrie par les événements dans le pays : 50 supporteurs irakiens venaient de mourir dans une série d’attentats, tandis qu’ils fêtaient la victoire de leur équipe en demi-finale face à la Corée du Sud.

Les médias ont largement exalté la prouesse des Irakiens dans le contexte dramatique qu’ils vivaient, célébrant l’unité d’une équipe “transcendant les fractures religieuses” et “le pouvoir souverain du sport”.

 

Les ultras du “printemps arabe” égyptien

 

Trois ans plus tard, en 2010, la Fifa, l’instance dirigeante du football mondial, annonce l’attribution de l’organisation de la coupe du monde 2022 au Qatar. La nouvelle est accueillie dans un mélange de joie et d’incrédulité : le Qatar allait être le plus petit pays organisateur de l’histoire du Mondial, et le premier au Moyen-Orient. Porté par sa richesse gazière, l’émirat a fait valoir sa candidature en se présentant comme un fleuron des nouvelles technologies.

Quelques mois plus tard, une vague de révoltes populaires ébranle le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. L’un après l’autre, les régimes autoritaires de la région tanguent, menacés d’être remplacés par des systèmes plus représentatifs, et les médias passent à la loupe les divers mouvements sociaux qui se mobilisent contre des dictatures solidement assises.

 

 

 

 

Middle East Eye (Londres)

Fondé en février 2014, Middle East Eye est un site d’information panarabe basé à Londres. Grâce à un large réseau de correspondants, il couvre 24 pays et aborde des sujets politiques, économiques et sociaux.

 

 

 

Source : Courrier international 

 

 

 

 

 

 

 

 

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