Mauritanie : les observateurs s’interrogent sur ces caravanes nationales de sensibilisation sur les législations nationales

Le lancement jeudi dernier à Nouakchott de la campagne nationale contre la traite des personnes, l’esclavage, la discrimination et la torture ne laisse pas indifférent les observateurs qui pointent un condensé des législations nationales à plusieurs vitesses.

Des caravanes qui passent à Nouakchott et à l’intérieur du pays et qui repassent chaque année laissant derrière elles, des citoyens et citoyennes assoiffés de justice et du mieux vivre ensemble. C’est le sentiment des observateurs de ces campagnes nationales qui se veulent citoyennes mais en réalité instrumentalisées à des fins politiques. C’est l’application des législations nationales sur la traite des personnes, l’esclavage, la discrimination et la torture qui est pointé du doigt depuis l’accession au pouvoir du président Ould Ghazouani en 2019.

Dès lors les messages d’un Etat de droit sont inaudibles. Force est de constater que l’adoption des lois liberticides pour la protection des symboles de l’Etat apparaissent comme un bouclier pour faire croire une légitimité qui respecte la citoyenneté et les libertés.  Cet usage particulièrement autoritaire du pouvoir exécutif notamment en gouvernant par décrets présidentiels pour des nominations en général monocolores excluant les deux autres composantes nationales.

Les grades les plus élevés dans l’armée, la police et la gendarmerie et la garde nationale sont quasi exclusivement réservés à une seule communauté. Le recensement biométrique discriminatoire continue de faire de milliers d’apatrides et de sans-papiers les négro-mauritaniens et les harratines.

L’existence d’une commission nationale des droits de l’homme qui produit un rapport chaque année au président Ould Ghazouani est un gadget un instrument pour l’Etat de recevoir des millions de dollars et d’euros pour lutter contre la traite des personnes dont le cadre juridique est récent, une forme moderne de l’esclavage et la torture. Le surpeuplement des prisons et leurs dures conditions de détention suffisent à regarder d’un autre œil ces campagnes de sensibilisation sur les législations nationales à plusieurs vitesses.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 15 octobre 2022)

 

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