Mauritanie : l’Agriculture et l’Elevage battent le record de brièveté des ministres

Les nominations sans cesse à l’Agriculture et à l’Elevage sont considérées par les observateurs de nature à impacter les résultats attendus par le gouvernement de Ould Bilal. Cette instabilité ministérielle risque de porter préjudice au monde rural confronté au dérèglement climatique et à la crise économique internationale qui résulte de la guerre en Ukraine.

C’est la politique agricole incohérente engagée depuis 2019 par le gouvernement qui est pointée du doigt. Le choix du président Ould Ghazouani de scinder le monde rural en deux départements distincts : agriculture et élevage, traduit une volonté d’atteindre le plus vite à l’autosuffisance alimentaire. Mais cet intérêt porté au plus sommet de l’Etat est en contradiction avec la brièveté des ministres de tutelle. Quatre nominations à la tête de l’Elevage et trois à l’agriculture après seulement trois années de gouvernance.

Un record d’instabilité dans les deux secteurs qui occupent plus de 80 pour cent de la population. C’est un fiasco pour Ould Ghazouani et pour un pays qui dispose de 500000 ha de terres cultivables soit 0,2 ha par habitant et un cheptel de 19 millions de têtes dont 16 millions de petits ruminants.

Les mauvais résultats de l’agriculture résident dans la propriété foncière écornée depuis 1983 avec la réforme qui piétine la propriété traditionnelle. Et depuis 2019 les populations de la vallée résistent à l’accaparement de leurs terres agricoles au profit des investisseurs nationaux et étrangers. L’Etat mauritanien veut toutes les terres qui ne sont pas mises en valeur par leurs propriétaires.

Cette dérive foncière qui s’inscrit dans le cadre global de l’effacement des populations du Sud est un lourd handicap au développement du secteur agricole aggravé par la valse des ministres de l’Agriculture ; Cette incohérence da la politique agricole génère des litiges fonciers et impacte sur la productivité de ce secteur vital face aux chocs climatiques qui remettent en cause chaque année les campagnes agricoles.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 30 septembre 2022)

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