Mauritanie : la non-reconnaissance officielle des FPC et du RAG est une anomalie politique

La non-reconnaissance officielle des Forces progressistes pour le Changement (FPC) et le RAG est considérée par les observateurs comme la continuité d’une politique de diabolisation du chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie Samba Thiam et de fuite en avant du chef historique du mouvement abolitionniste IRA. Biram Dah Abeid.

A quelques mois des législatives municipales et régionales à la proportionnelle en 2023, l’absence de ces partis fausse le jeu électoral. Cette persistance des autorités de Nouakchott de mettre hors-jeu les deux figures emblématiques de l’opposition mauritanienne, deux combattants de la liberté dont le dénominateur commun est l’opposition antisystème.

Samba Thiam est un rescapé du mouroir de Oualata, exilé aux Etats-Unis pendant 27 ans avant de revenir au bercail pour présider les FPC en 2013. Et depuis il attend toujours la réception du récépissé de son parti.

Malgré ce refus du ministère de l’Intérieur et de pétitions nationales et internationales sur les réseaux sociaux, l’ancien prisonnier de Ould Taya est présent sur la scène nationale et en quelques années il est incontestablement un leader reconnu et incontournable dans tous les dialogues politiques engagés par l’ancien président Ould Aziz et depuis 2019 par Ould Ghazouani qui l’a même reçu au palais de Nouakchott.

Dès lors pour les observateurs cette normalisation avec les chefs de l’opposition apparait comme un premier pas vers la reconnaissance officielle des FPC mais malheureusement l’étiquette FLAM est toujours collée sur le front de Samba Thiam. Les observateurs ne sont dupes. C’est une diabolisation qui ne date pas d’aujourd’hui et toujours encouragée par l’entourage Nassero-Baathiste du président Ould Ghzaouani.

Les FPC sont taxés par ces nationalistes arabes d’exrémistes. Le leader anti-esclavagiste Biram Abeid est plus chanceux même si son aile politique le RAG n’est pas encore reconnu.

Après 14 ans d’attente, son ONG IRA est reconnue officiellement il y a quelques mois. Le député Biram Abeid aura besoin d’un parti pour les élections de 2023 sans doute sous la bannière d’une coalition. Aux dernières législatives il avait porté les couleurs du parti d’obédience baathiste SAWAB, élu député en prison.

L’absence des FPC et du RAG aux prochaines législatives municipales et régionales est une anomalie politique et fausse le jeu politique. C’est une atteinte à la démocratie et un gros point noir de la gouvernance de Ould Ghazouani.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 19 septembre 2022)

 

 

 

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile