La visite que vient d’effectuer le premier ministre algérien Aimene Benabderrahmane à Nouakchott, est un nouveau tournant dans les relations entre la Mauritanie et l’Algérie avec en toile de fond la réalisation d’un gazoduc qui reliera les deux pays pour l’exploitation du gaz vers l’Europe.
Les observateurs pointent l’ambition de l’Algérie de devenir incontournable dans la fourniture du gaz à l’Europe dans un premier temps avant de s’ouvrir vers les autres continents. Alger saisit ainsi l’opportunité d’un gazoduc pour faciliter les exportations de gaz de Nouakchott prévues fin 2023 dans le cadre du projet gazier Grande Tortue Ahmeyin en binôme avec le Sénégal dont les réserves sont estimées à 1400 milliards de mètre cube de gaz.
Une alternative économique pour Alger dont le cœur de l’économie bat au rythme des cours pétroliers et dont les exportations ont baissé considérablement ces dernières années. Après le gaz, Alger s’intéresse également à l’exploitations des ressources minières mauritaniennes dont les exportations explosent en 2021 et 2022 et qui vont doubler en 2026.
La présence algérienne de SONATRACH et de NAFTAL à Nouakchott est révélatrice que Nouakchott et Alger ont décidé de passer leurs relations vers des secteurs stratégiques. Ce bond qualitatif et quantitatif des relations bilatérales a boosté le volume d’échanges entre les deux pays qui est passé en 2020 de plus de 27 millions de dollars à plus de 87 millions en 2021.
Un point positif de la gouvernance de Ould Ghazouani depuis 2019 dont la diplomatie met en avant les intérêts de la Mauritanie. Ce qui lui permet d’être une pièce importante du puzzle dans la stabilité du Maghreb.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 16 septembre 2022)
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