Mauritanie :  l’idée d’empêcher la reproduction des peulhs de la vallée soutenue par des avocats interpelle les observateurs

Un groupe d’avocats mauritaniens en réunion il y a trois ou quatre ans à Nouakchott avaient plaidé en faveur de moyens pour empêcher la reproduction des peuls en Mauritanie. C’est une bombe lâchée même si c’est très tard sur les réseaux par l’avocat Sidi El Moktar pour alimenter le débat sur le génocide des peuls sous le régime de Ould Taya en 1989.

Le spécialiste en droit privé qui a fait cette révélation sur les réseaux sociaux a affirmé avoir claqué la porte avec son collègue Ngaiedé pour l’absurdité de cette réflexion. Une idée saugrenue surtout dans un pays qui n’a pas encore tourné la page sombre des déportations en 1989. Sidi El Moktar remet ainsi une couche explosive dans son propre camp.

Des avocats censés défendre les citoyens en un mot les droits de l’homme cogitent sur des moyens d’empêcher la reproduction d’une communauté victime d’épuration ethnique relève d’une autre époque.

Cette intention criminelle vient s’ajouter à des crimes déjà commis par Ould Taya contre les peuls indigne les observateurs qui s’interrogent sur ce débat qui a peu de chance d’influencer Ould Ghazouani pour le règlement définitif du passif humanitaire considéré clos par son prédécesseur.

Pas étonnant que le dialogue politique soit suspendu pour des négociations biaisées entre l’Etat et des organisations nationales et de la diaspora des victimes du passif humanitaire. Un étouffement de la manifestation de la vérité qui se traduit sous le régime de Ould Ghazouani par le rejet d’une commission nationale pour faire la lumière sur les évènements de 1989.Et à la place une justice transactionnelle d’inspiration islamique, la diya.

Qu’importe le temps que prendra la reconnaissance du génocide mauritanien. Pour toutes les générations c’est un devoir de justice de vérité de mémoire et de pardon.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste