
Le collectif des Veuves à Nouakchott vient de révéler sur la scène nationale les tractations en sourdine lors du dialogue politique entre l’Etat représenté par le ministre de l’Economie et le secrétaire général du gouvernement et les représentants de la coalition des organisations nationales et à l’étranger des victimes du passif humanitaire.
Des magouilles politiques en pleine phase du dialogue politique dénoncées en premier par le chef historique des FPC Samba Thiam qui démasque très tôt le jeu politique de Ould Ghazouani pour diviser les organisations nationales et à l’étranger des victimes du passif humanitaire.
C’est un sentiment partagé par les observateurs qui s’interrogeaient à cette période sur les vraies raisons de la suspension unilatérale du dialogue par la commission nationale préparatoire dirigée par le secrétaire général du gouvernement qui forme un binôme avec le ministre de l’Economie pour négocier avec le cadre de concertation des Rescapés Mauritaniens en Mauritanie et en Europe et aux Etats-Unis.
Résultats des pourparlers, la feuille de route fait table rase sur la mise en place d’une commission indépendante d’enquête pour faire la lumière sur les évènements de la période dite du passif humanitaire de 1989 à 1993. Une période marquée par les déportations massives des noirs de la vallée au Sénégal et au Mali et plusieurs centaines de civils enterrés dans des fosses communes sous le régime de Ould Taya et en 1991 par l’assassinat de 28 soldats de la vallée à la base d’Inal au Nord du pays.
Les responsables de ces exactions contre la communauté négro-mauritanienne sont issus de l’armée. Certains ne sont plus et les vivants ne sont plus inquiétés par la justice mauritanienne parce que blanchis par la loi d’amnistie de 1993. Pas étonnant que tous les locataires du palais de Nouakchott de Ould Taya à Ould Ghazouani excepté le premier président élu démocratiquement en 2007, ont mis une croix sur cette épineuse question qui divise les Mauritaniens.
Le collectif des Veuves à Nouakchott aura attendu plus de trois mois après de sordides négociations avant de se démarquer de la coalition des organisations des victimes du passif humanitaire pour continuer le combat seul pour une véritable institutionnalisation d’une commission nationale indépendante régie par une loi. Retour à la case de départ, le règlement définitif du passif humanitaire n’est pas pour demain tant que l’alternance militaire perdure.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com