Mauritanie : la persistance de l’esclavage plombe la gouvernance de Ould Ghazouani

La confirmation de l’existence de l’esclavage en Mauritanie par le rapporteur spécial sur les nouvelles formes d’esclavage devant l’assemblée générale des Nations-Unies à New-York est un désaveu à la commission nationale des droits de l’homme et du commissariat aux droits de l’homme.

 

C’est un pied de nez à Ould Ghazouani qui a fait de ce crime contre l’humanité une de ses priorités dès son accession au pouvoir en 2019. Sur le plan politique, l’ouverture à l’élite harratine est bien une réalité avec un premier ministre et un chef de la diplomatie et deux autres ministres. Il Existe également des diplomates harratins. Mais l’éradication de l’esclavage ne s’arrête pas aux nominations c’est un tout, une œuvre de longue haleine pour changer les mentalités.

A commencer par appliquer toutes les lois discriminant la pratique de l’esclavage dans un pays où les féodaux tribalistes esclavagistes ont pignon sur rue dans les coins les plus reculés et même dans les capitales régionales. Après trois ans de gouvernance de Ould Ghazouani, les observateurs rappellent que le plus récent cas d’esclavage est reconnu par la commission nationale des droits de l’homme en novembre 2021 découvert dans le village d’Ain Ferba à l’Est du pays à la suite d’une enquête.

C’est l’esclavage traditionnel qui persiste et dénoncé par les deux ONG anti-esclavagistes les plus actifs SOS Esclaves et IRA-Mauritanie qui interpellent régulièrement le gouvernement à appliquer la loi et à améliorer les conditions d’existence des victimes.

Des séquelles de l’esclavage en première ligne du rapporteur spécial des Nations-Unies sur les nouvelles formes de l’esclavage après sa dernière visite en Mauritanie en mai dernier. En confirmant ce constat à l’assemblée générale des Nations-Unies cette semaine à New-York, le représentant onusien épingle deux institutions mauritaniennes chargées des droits de l’homme, la commission nationale et le commissariat qui n’ont de cesse vanter les avancées du gouvernement dans ce domaine. Ce manque de volonté politique pour mettre fin à ce fléau tenace plombe la gouvernance de Ould Ghazouani qui a encore deux ans pour progresser.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 24 août 2022)

 

 

 

 

 

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