Mauritanie : INSAF au révélateur du troisième anniversaire de l’investiture de Ould Ghazouani

Pour son baptême le nouveau parti au pouvoir INSAF distingue le président mauritanien absent à la cérémonie de remise du bouclier d’honneur cette fin de semaine à Nouakchott. Une distinction qui marque sa troisième année à la tête du pays considérée par les observateurs comme un pas en avant vers la personnalisation du chef de l’Etat.

Il n’est donc pas étonnant que le nouveau parti de la majorité INSAF s’attache à se distinguer de l’UPR dans sa forme au moins en décernant un bouclier d’honneur à son vénéré réformateur. Un baptême pour faire de ce grand-messe un point de départ tous derrière Ould Ghazouani pour 2024.

Et en attendant INSAF entend préparer les législatives, municipales et régionales dans quelques mois. Et sur le fond, le troisième anniversaire de l’investiture du président, se révèle comme un tournant pour les thuriféraires du régime pour magnifier un bilan controversé même au sein du gouvernement au niveau des chiffres à savoir 77 pour cent de projets réalisés contre 55 pour cent.

Cette cérémonie est un gâchis sur le plan financier et au-delà c’est un pas en avant vers la personnalisation du chef de l’Etat déjà amorcée par l’adoption de la loi pour la protection des symboles de l’Etat. C’est un pas en arrière qui ressemble fort aux pratiques d’un parti unique des indépendances.

L’urgence n’est pas au bilan ni à la réaction mais à l’action des deux années avant la fin du quinquennat pour réconcilier d’abord tous les Mauritaniens préoccupés plus par l’unité nationale et la cohésion sociale, par les conséquences humaines et matérielles des inondations à l’intérieur du pays, l’inflation des prix des denrées alimentaires et des carburants qui pénalisent les plus démunis et enfin la sécurité surtout dans une capitale où les bandes criminelles font leurs lois depuis des années notamment dans les quartiers périphériques.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste