Législatives Sénégal : les premiers enseignements avant l’avis du conseil constitutionnel

Pas de majorité absolue pour la majorité présidentielle Benno Bokk Yakaar avec 82 sièges et nette percée de l’opposition Yewwi Asakan Wi avec 56 sièges suivi de Wallu Sénégal avec 24 sièges totalisant ensemble 80 sièges. Pour la première fois depuis l’alternance en 2000 par le président Wade, le parti au pouvoir perd sa majorité absolue. C’est le premier enseignement des résultats provisoires des législatives en attendant le verdict du conseil constitutionnel.

C’est un secret de polichinelle. Le président sénégalais va devoir composer avec une nouvelle assemblée aux allures de vrai ring où sa majorité n’a qu’une voix à chercher pour une majorité absolue parmi les trois nouveaux faiseurs de roi issus de Bokk Guis Guis-Liggey, les Serviteurs et AAR Sénégal, crédités chacun d’un siège.

Des résultats inédits depuis l’alternance de 2000 avec le président Wade considérés par les observateurs comme un signal fort au pouvoir par rapport à son bilan législatif rattrapé par son bilan présidentiel. C’est la mal gouvernance de Macky Sall qui est pointée du doigt et sans détours l’incurie dans les affaires publiques et l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques dont l’Affaire de viol du leader du PASTEF Sonko en est la parfaite illustration.

Ajoutez à cela la dure réalité quotidienne des Sénégalais avec la hausse des denrées alimentaires et des carburants et surtout les Sénégalais s’interrogent sur les milliards de FCFA consacrés aux inondations qui n’ont pas finalement servi à grand-chose.

C’est également la confirmation des dernières élections locales avec une perte pour la majorité présidentielle des bastions électorales comme Thiès, Sédhiou et la perte de toutes les villes religieuses et les plus grands centres urbains dont la capitale en tête.

C’est le deuxième enseignement qui traduit dans les faits le coup politique des coalitions YAW et WALLU.

Une victoire qui dessine les nouveaux contours de l’Assemblée nationale qui n’est plus une chambre d’enregistrement mais une véritable chambre de propositions de lois pour le peuple sénégalais.

C’est le troisième enseignement avant l’avis du conseil constitutionnel.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste