À propos de la grande famine au Sahel de l’année 1974…
C’est l’histoire d’un petit lapin venu dans les soutes d’un avion cargo affrété par la communauté internationale suite à la grande famine au Sahel .
Encagés entre ballots de farine de blé et bidons d’huile de tournesol, les lapereaux dormaient d’un sommeil profond en attendant cette terre promise aux confins des Mauritanides.
Le bruit courait déjà mon quartier d’Aioun El Atrouss que les pilotes donnaient des cadeaux aux enfants qui s’aventuraient à l’aéroport.
C’était une sacrée expédition pour des petits enfants. Il fallait marcher plusieurs kilomètres dans un paysage de dunes et d’amoncellement chaotique de grès.
Lunaire.
Nos parents n’étaient certainement pas d’accord mais notre trio de copains était prêt. La promesse de cadeaux tombés du ciel était plus forte que tout.
Le jour J, au diable la fatigue, la soif et les « jnouns» malveillants qui rodaient dans les environs.
Les petites pierres tranchantes n’y pouvaient rien non plus.
Voilà, nous y étions.
Les deux pilotes nous faisaient de grands sourires, nous saluaient dans une langue que nous ne comprenions pas, de l’allemand probablement.
Venait alors, le moment tant attendu, la distribution des cadeaux…Des beaux lapins.
Allez, d’abord la tête, les pattes et puis….
Hum, c’était bon.
Après une petite pause, sur le chemin du retour, ma poche changeait de couleur et de texture. De blanc, elle prenait une couleur plutôt locale.
Le lapin était en …. Chocolat.
Et Le chocolat à Aioun ces années là, c’était mission impossible.
Zut ! Le chocolat n’aimait pas la chaleur, une dimension que nous ignorions.
Vite, vite mon trophée fondait à grande vitesse.
Tant pis ! Arrivé à la maison, il ne me restait plus qu’à …
Mais ça c’était avant !
Elbane Hamady
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