La concertation entre le ministre de l’Intérieur et quatre partis de l’opposition cette semaine à Nouakchott dont l’objectif est de préparer les élections de 2023, est considérée par les observateurs comme une volonté du gouvernement de détourner l’opposition du dialogue national suspendu unilatéralement il y a plus d’un mois.
C’est une stratégie qui permet au pouvoir de gagner du temps et de reculer le plus longtemps possible les assises nationales. L’opposition ne l’entend pas de cette oreille puis qu’elle a repris l’initiative cette semaine pour demander la reprise du dialogue tout en laissant entendre qu’elle ira jusqu’au bout pour que le pouvoir revienne à la table des négociations. Pour éviter momentanément ce bras de fer, le ministre de l’Intérieur initie une concertation pour préparer les prochaines législatives, municipales et régionales avec un élargissement de la CENI, les partis politiques et la société civile.
C’est clair. Beaucoup d’efforts sont déployés par l’Intérieur pour détourner l’opposition du dialogue national auquel il aspire pour réviser le système électoral très avantageux pour le régime de Ould Ghazouani. Face au désastre économique et une situation politique tendue, le gouvernement fait le choix d’une fuite en avant d’où le raidissement actuel. Les Mauritaniens ont l’impression qu’un mois après la suspension du dialogue national qu’il est en train de partir en fumée. L’instrumentalisation des élections à des fins politiques est un secret de polichinelle. Le pouvoir est affairé à préparer sa propre succession.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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