Financial Afrik – Le ministère mauritanien du Pétrole, des Mines et de l’Énergie (MPME) vient de recevoir le Rapport Technique de la Stratégie de développement de Contenu Local dans le Secteur Extractif. Ce rapport provisoire dont Financial Afrik a obtenu une copie a été élaboré par le groupement KAISER EDP (Afrique du Sud), Kanaga Consulting (Mali) et E2D (Mauritanie).
Le document de 27 pages va représenter l’épine dorsale de la stratégie mauritanienne de Contenu local dans le secteur extractif. Le rapport qui passe en revue l’expérience de plusieurs groupes de pays (Tanzanie, Chili, Afrique du Sud, Brésil, Zambie …) formule de nombreuses recommandations qu’il appartiendra à la Mauritanie de considérer.
Il apparaît d’emblée que le cadre du contenu local tel que proposé comporte quelques contradictions avec la loi mauritanienne. En effet dans la stratégie du contenu local, pour être un fournisseur local, l’entreprise fournissant les opérateurs du secteur extractif ou les sous-traitants de premier rang doivent avoir au moins 50% de leur capital détenu par des citoyens mauritaniens (cela inclut les joint-ventures ayant au moins 50% de participation mauritanienne au capital). La loi mauritanienne considère quant à elle qu’une entreprise est « locale » quand son capital est détenu à plus de 50% par un citoyen mauritanien ; Un travail d’harmonisation est à faire.
La stratégie de Contenu Local des industries Extractives (CLE), s’appuie sur les orientations de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) 2016-2030 du président Mohammed Ould Ghazouani, qui comprennent la promotion des entreprises détenues par les nationaux, la création de richesses, la diversification économique et l’industrialisation, la création de valeur ajoutée, le renforcement des capacités et la génération de recettes publiques stables.
Un potentiel minier et pétrolier à peine exploré
Le secteur extractif a vu sa contribution au PIB mauritanien passer de de 9,4% en 2018 à plus de 15% en 2020. Le pays compte une quinzaine de sociétés, qui détiennent 20 permis d’exploitation, dont 9 sont en exploitation et 11 endéveloppement. Il y avait également, 67 permis de recherches en vigueur au début de l’année 2020, octroyés à une cinquantaine de sociétés minières. En 2018, le pays a produit 11 millions de tonnes de minerai de fer (2ème en Afrique), 25 tonnes d’or (si on y intègre la production artisanale) et 28.000 tonnes de cuivre, provenant de 9 mines exploitées par 7 compagnies minières.
Sur le volet hydrocarbures, la Mauritanie dispose de deux bassins géologiques intéressants pour les hydrocarbures : le bassin de Taoudéni (500 000 km , divisé en 44 blocs) et le bassin côtier (184 000 km , divisé en 34 blocs). En ce qui concerne le bassin côtier, 10 blocs sont sous contrat avec 5 opérateurs (d’après les données d’août 2021). Depuis 2001, cette zone offshore a enregistré 91 659 km de sismique 2D, 97 259 km2 de sismique 3D et 72 puits forés (dont 44 puits d’exploration), couronnés par 9 découvertes.
L’exploitation des hydrocarbures est dans ses toutes premières étapes en Mauritanie, puisque le premier et unique gisement exploité, le champ Chinguetti, a été découvert en 2001 par la société Woodside Petroleum, et sa production a démarré en 2006, avec environ 75 mille barils par jour, mais elle a diminué jusqu’à s’arrêter en 2017. L’abandon de ce champ est en cours et sa clôture est prévue en 2022.
Source : Financial Afrik
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