Mauritanie : la commission nationale préparatoire du dialogue national au pied du mur

Après plus de deux semaines de la suspension unilatérale du dialogue politique les observateurs ont l’impression qu’une guerre de tranchée s’installe entre le pouvoir et l’opposition. La commission nationale préparatoire attend le feu vert du chef de l’exécutif tandis que l’opposition initie un front pour le retour à la table des négociations.

Les Mauritaniens ont l’impression que trois ans après l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani, d’assister à chaque initiative de leur président à un pas en avant et deux en arrière comme en témoignent les dernières concertations nationales sur la réforme du système éducatif qui ont accouché une loi d’orientation controversée. Le dialogue politique est certainement l’initiative la mieux partagée par la classe politique et la société civile.

Après deux semaines de travaux la commission nationale préparatoire suspend unilatéralement les travaux pour des raisons liées au climat politique tendu entre les deux camps. Et depuis les 580 participants désignés sont dans l’expectative. En attendant une guerre de tranchées s’installe entre le pouvoir et l’opposition. Le premier au pied du mur est en train de jouer la carte du temps donc l’usure de l’opposition tandis que cette dernière initie un front pour contre attaquer.

La commission préparatoire nationale a intérêt à reprendre langue avec les participants pour éteindre les feux de la haine des réseaux sociaux et surtout tenir sa promesse pour apporter des réponses aux attentes du peuple mauritanien qui aspire à la modernité politique sociale et économique qui passe par l’unité nationale et la cohésion sociale. Et enfin les dangers qui guettent le pays sont nombreux, la crise malienne, la crise algéro-marocaine sur fond du conflit du Sahara occidental et la guerre en Ukraine. C’est l’avenir de la Mauritanie qui est en jeu.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste