Mauritanie : le climat politique tendu à Nouakchott inquiète les observateurs

Des propos racistes contre les peuls sur les réseaux sociaux suivis de l’arrestation et de la condamnation de l’auteur en passant par la crise interne du parti islamique TAWASSOUL et la suspension unilatérale du dialogue politique jusqu’au déballage médiatique du président de l’IRA sur l’ancien mouvement national démocratique MND. Autant de tensions politiques sur la scène nationale depuis plus d’une semaine qui cachent des manœuvres politiques sur le jugement en perspective de l’ex-président Ould Aziz devant la cour criminelle de Nouakchott.

Depuis plus d’une semaine, les Mauritaniens vivent au rythme des réseaux sociaux qui s’emballent sur l’affaire de Mahfoud Ahmed dont les propos racistes sur les peuls ont suscité la réaction du poète et activiste Gelongal Bâ, tous deux arrêtés et condamnés à 4 ans de prison dont deux en sursis. C’est la loi liberticide sur la protection des symboles nationaux qui revient sur la scène politique déjà assez tendue avec le dialogue politique suspendu unilatéralement par le pouvoir qui profite de ce regain de tension pour faire marche arrière mais en marquant un pas en avant pour renvoyer l’ex-président Ould Aziz devant la cour criminelle avec 11 de ses dignitaires durant ses deux mandats de 2009 à 2019.

Une nouvelle situation qui s’ajoute à deux déballages médiatiques relatifs à la crise interne de la première force de l(opposition qui exclut une de ses députée des instances de Tawassoul entraînant des représailles politiques au Nord du pays, fief de la députée en question sur fond de solidarité tribale et enfin le président de l’IRA qui monte au créneau cette semaine pour tirer des boulets rouges sur l’ancien Mouvement national démocratique en pointant son rôle dans l’exécution des Officers peuls en 1987 sous le régime de Oull Taya.

Des critiques qui prolongent l’affaire peul soulevée par le Baathiste Mahfoud Ahmed et le passif humanitaire. Les observateurs rappellent que le député Biram Abeid a été élu grâce au parti d’obédience Baathiste SAWAB lors des législatives de 2018. Le moins qu’on puisse dire c’est l’effervescence dans le camp de l’opposition rattrapée par le passé d’un mouvement qui a marqué l’histoire politique de la Mauritanie dont sont issus la plupart des opposants.

En réalité depuis la reconnaissance officielle de son mouvement abolitionniste, le leader harratin s’est rapproché du pouvoir et du coup il s’est éloigné de l’opposition et du dialogue politique. Ce bouillon politique risque de faire oublier l’essentiel à savoir la reprise du dialogue politique et le procès de l’ancien président Ould Aziz attendu par les Mauritaniens qui aspirent à la justice et à la cohésion sociale.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 05 juin 2022)

 

 

 

 

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