Mauritanie : la loi sur les symboles de l’État en mode accéléré à Nouakchott

Les vagues d’arrestation ces deux dernières semaines à Nouakchott à la suite des propos racistes contre les peuls et l’exclusion d’une députée du parti islamiste TAWASSOUL inquiètent les observateurs qui pointent la loi liberticide sur les symboles en mode accéléré.

Les autorités de Nouakchott n’ont pas attendu longtemps pour appliquer la loi sur les symboles de l’Etat, la criminalisation de l’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’honneur du citoyen adoptée en novembre 2021.

Les arrestations cette semaine à Nouakchott apparaissent comme une limite inappropriée de l’utilisation des plates-formes de communication sociale ou réseaux sociaux comme en témoigne un bloggeur accusé d’avoir proféré des propos contre les Affaires islamiques dans l’affaire de la députée de TAWASSOUL exclue du parti.

Les trois autres arrestations portent également sur l’opinion sur l’intervention de cette parlementaire de l’opposition sur les réseaux sociaux.

Auparavant ce sont des propos racistes contre les peuls sur les réseaux sociaux qui ont fait l’objet d’arrestation de l’auteur et d’un autre qui avait répondu à ces propos. C’est l’article relatif à l’atteinte à la paix civile et à la cohésion sociale qui est pointé du doigt et qui considère que « tout contenu contenant des calomnies des injures et des insultes à l’égard d’une région, du pays ou d’une composante du peuple qui prône la haine entre ces composantes ou les incite les unes contre les autres ».

Le motif de la majorité des arrestations laisse planer l’absence entre l’injure et la calomnie et la confusion sur les discours critiques circulant sur les réseaux sociaux.

Moins d’une année après son adoption, la loi liberticide sur les symboles de l’Etat revient sur le devant la scène nationale dans un contexte politique de dialogue qui s’annonce comme un espoir des Mauritaniens pour la restauration d’un Etat de droit qui respecte la citoyenneté et les libertés c’est-à-dire le droit à la vie privé et la liberté d’expression.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya.com le 30 mail 2022)

 

 

 

 

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