
Le parti du leader négro-africain les FPC n’est pas toujours reconnu officiellement après 8 années de dépôt de récépissé. Malgré cette diabolisation du régime de Nouakchott, Samba Thiam participe actuellement au dialogue politique en mode pause.
C’est la deuxième fois que le président des FPC participe à un dialogue politique initié par le pouvoir en place après celui de l’ex-président Ould Aziz qui entendait faire des réformes constitutionnelles sur la suppression du Sénat et le changement de symboles nationaux (drapeau et hymne). Ould Ghazouani qui l’a succédé en 2019 ambitionne de grandes réformes sur la bonne gouvernance qui englobe tous les secteurs du pays et tous les problèmes sans tabous y compris la fracture ethnique symbolisée par le passif humanitaire dont le règlement sans détour remettrait en cause la gouvernance militaire.
En participant à ce dialogue aussi important pour l’unité nationale et la cohésion sociale, le président des FPC se fait beaucoup de soucis d’abord sur la querelle sémantique entre la concertation nationale mise en avant par le pouvoir et le dialogue politique inclusif en particulier par l’opposition et certainement la société civile, les syndicats.
Après plus d’une semaine des travaux en attente de reprise, Samba Thiam s’interroge sur le sens et la portée d’un tel dialogue où le pouvoir représenté par l’UPR et des représentants de maires de conseils généraux des institutions spécialisées comme le Haut conseil de l’Education, renforcés par les Oulémas et Imams, a mis le paquet pour obtenir ce qu’il veut. C’est ce que craint le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie qui ne cache pas que les questions qui fâchent comme le passif humanitaire, la réforme du système éducatif, l’esclavage et la question de l’accaparement des terres agricoles du Sud, sont entrain d’être vidées de leur sens et traitées en sourdine avec le président Ould Ghazouani.
Ce contournement des dossiers les plus brûlants pose le problème des conclusions du dialogue ou de la concertation, le suivi des recommandations et les promesses qui peuvent en découler par le pouvoir. Comme pour les dialogues précédents, Samba Thiam refuse toute instrumentalisation.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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