
La création d’une commission par le gouvernement pour régler l’accès des citoyens à l’Etat civil auquel fait face l’Agence nationale de registre de la population et des titres sécurisés depuis sa création en 2009, est considérée par les observateurs comme une fuite en avant pour pérenniser une gestion d’une institution qui traîne toujours un recensement biométrique discriminatoire initié par l’ex-président Ould Abdel Aziz.
Le président Ould Ghazouani a du mal à se débarrasser du lourd héritage de son prédécesseur initiateur d’un génocide biométrique en 2009 et qui a fait en l’espace d’une décennie de milliers de négro-africains et de Harratins des apatrides et des sans-papiers chez eux en particulier les 20000 réfugiés rentrés en 2008 et dont la majorité des enfants ne vont plus à l’école faute d’Etat-civil.
Dès son accession au pouvoir en 2019, le chef de l’Etat avait promis à la diaspora de régler les problèmes de procédures qui entravaient la régularisation de leur situation à l’étranger et au niveau national de s’attaquer aux retards de l’agence nationale de registre des populations et des titres sécurisés.
Après 3 années de gouvernance le gouvernement s’est réveillé brusquement pour bousculer les opérateurs téléphoniques à parfaire leurs services surtout au niveau des connexions Internet.
L’objectif étant de booster le travail des techniciens dans les centres d’Etat civil à Nouakchott et à l’intérieur du pays pour faire face à l’empilement des dossiers. La création d’une commission cette semaine apparaît plus comme une opération technique qui devrait être précédée d’abord par une volonté politique pour réduire le grand écart d’enrôlement massif d’une communauté d’un côté et de l’autre à compte-goutte les deux autres composantes nationales réduites au second rang.
La campagne qui va être lancée ne peut pas à elle seule résoudre le renouvellement des cartes d’identité et des passeports ou leur première obtention. C’est d’abord avant tout une question de mettre tous les Mauritaniens au même pied d’égalité par rapport à leurs droits et devoirs.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 22 mail 2022)
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