Mauritanie : l’anarchie dans le secteur de l’habitat et de l’urbanisme ne date pas d’aujourd’hui

Parmi les secteurs les plus improductifs, l’habitat, l’urbanisme et l’aménagement du territoire figure en bonne place. Une mauvaise presse qui fait de ce département le plus anarchique et le plus exposé aux plus grands scandales fonciers ces dernières années

C’est un des départements ministériels les plus sollicités par les citoyens pour l’octroi de terrain et le plus prisé par les hommes d’affaires pour l’immobilier. Derrière cette réalité se cachent des scandales fonciers qui ne datent pas d’aujourd’hui dont les plus connus sont au cœur de la gouvernance de l’ex-président Ould Aziz. 10 années durant lesquelles ce département a été complètement bradé au clan familial et proches et surtout des hommes d’affaires qui se sont plus enrichis.

Parmi les scandales les plus célèbres et qui ont défrayé les chroniques figure l’Affaire de l’érudit Cheikh Ridha ou la grande arnaque de la décennie dont le montant cumulé aurait dépassé 200 millions de dollars et protégé par l’ancien régime. Plus de 2000 mauritaniens sont victimes de cette escroquerie foncière depuis des années. A mi-mandat de son quinquennat, Ould Ghazouani a fait de la corruption la priorité de son programme qui commence à porter ses fruits avec les limogeages des patrons du domaine du patrimoine de l’Etat et de l’habitat et de l’urbanisme, des cadres de l’Hydraulique et des centaines de courtiers et faussaires, tous mêlés à des affaires de vente illicite de terrains à Nouakchott.

C’est une véritable anarchie qui règne dans ce secteur longtemps abandonné par des incompétents qui ont négligé par ailleurs l’aménagement d’une capitale qui s’agrandit d’année en année avec plus de 800000 habitants sans un plan directeur viable pour éviter après plus de 6 décennies, la prolifération de Gazras ou ghettos dans les quartiers populaires et de squats en plein centre ville. Un mal logement qui explique en partie le peu de place accordé au logement social.

Des efforts sont en cours mais le gouvernement devra mettre des bouchées doubles pour lutter contre les prévaricateurs du régime et réorganiser un secteur aussi vital pour l’Etat pour rattraper son retard dans la construction de bâtiments publics, d’hôpitaux et d’écoles.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste