Mauritanie : des progrès mais l’esclavage persiste toujours après plusieurs lois l’incriminant

La Mauritanie peut mieux faire en matière d’éradication de l’esclavage. C’est une note à une élève passable que vient de donner, le rapporteur spécial des Nations-Unies sur les formes modernes de l’esclavage à l’issue de sa visite à Nouakchott.

Cette remarque pertinente du représentant de la communauté internationale est un secret de polichinelle. La Mauritanie est presque le seul pays où existe cette forme d’esclavage d’une partie de sa population, la plus importante sur le plan démographique avec au moins 40 pour cent des 4 millions et demi d’habitants que compte le pays.

Pourtant ce fléau est officiellement aboli en 1981 érigé en infraction par le parlement en 2007 avant d’être reconnu comme crime contre l’humanité en 2012 et avant l’adoption par le parlement d’une nouvelle loi en août 2015 d’une nouvelle loi incriminant ses pratiques avec des peines de 10 à 20 ans de prison. Et malgré cet arsenal juridique, le pays compte près de 43000 esclaves Harratines selon les statistiques d’ONG mauritaniennes de 2016 soit plus 1 pour cent de la population totale. Des chiffres révélateurs de la défaillance du système politique au niveau de l’application de la loi aggravée par la pression des esclavagistes féodaux au sein de l’appareil étatique et qui ne sont pas inquiétés par la justice.

Mais depuis son accession au pouvoir en 2019 Ould Ghazouani tente de compenser cet échec par une politique d’ouverture à l’élite Harratine qui compte un premier ministre et des ministres pas les moindre aux Affaires étrangères brisant ainsi un tabou, la chasse-gardé de ce département de souveraineté à une seule communauté.

La reconnaissance officielle de l’IRA récemment s’inscrit dans cette démarche en attendant le RAG son aile politique. Les séquelles de l’esclavage constituent un anachronisme au 21ème siècle. Des progrès existent mais Ould Ghazouani peut mieux faire notamment contre le travail forcé des enfants.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 14 mail 2022)

 

 

 

 

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