Avec le festival « Dakar fait sa comedy », le Sénégal veut devenir une « plaque tournante » du rire en Afrique

La troisième édition verra défiler des humoristes sénégalais, mais aussi français, ivoiriens, congolais ou d’autres pays de la sous-région.

Le Monde – Samba Kanté voit grand. « L’objectif, c’est que Dakar devienne la plaque tournante et le rendez-vous de l’humour africain », affirme le producteur du festival Dakar fait sa comedy qui se tient samedi 14 mai au grand théâtre de la capitale sénégalaise. La troisième édition de l’événement, organisé après trois années d’arrêt lié au Covid-19, verra défiler des humoristes sénégalais, mais aussi français, ivoiriens, congolais ou d’autres pays de la sous-région, devant un public de 1 800 spectateurs.

« Les sketchs seront en français, en wolof ou en peul, ce sera un véritable cocktail d’humour pour représenter l’Afrique et parler à tout le monde », souligne Samba Kanté. Le rêve du producteur, basé en France et qui a notamment collaboré avec l’humoriste français Ahmed Sylla, est de rayonner jusqu’aux Etats-Unis, et pourquoi pas d’attirer à Dakar des stars comme Eddie Murphy. « Il est important de faire évoluer l’humour sénégalais qui est parfois un peu fermé avec la langue locale, le wolof. Il faut donc l’ouvrir au monde francophone voire même anglophone », poursuit-il.

Dénicher de nouveaux talents

Avec Dakar fait sa comedy, le Sénégal entend se mettre au niveau des plus grands festivals du continent comme Abidjan capitale du rire en Côte d’Ivoire ou le Marrakech du rire au Maroc. « Le Sénégal a des infrastructures qui peuvent accueillir beaucoup de spectateurs », explique Samba Kanté, qui espère dénicher de nouveaux talents et leur offrir la chance de se produire sur de grandes scènes.

 

C’est d’ailleurs la première fois que le Sénégalais Mame Balla Mbow va participer à un événement de cette ampleur, avec son petit frère Baye Saer Mbow, pour un sketch d’une dizaine de minutes. « C’est l’occasion de montrer que nous avons un niveau international. Et le fait de côtoyer des artistes ivoiriens ou congolais nous permet de nous améliorer et de nous donner de la visibilité », explique l’humoriste de 32 ans, qui a écrit ses textes en wolof avec des touches de français, et qui partage son quotidien entre les séries sénégalaises, les vidéos humoristiques publiées sur les réseaux sociaux et la préparation de son spectacle qui se jouera en septembre à Paris.

Cheikh Abdou Doucouré, alias « Singom », montera, lui, pour la deuxième fois sur la scène de Dakar fait sa comedy. « Ce festival, ce sont des retrouvailles et une ambiance entre humoristes et frères africains et d’ailleurs. Cela nous permet de faire avancer notre pays et le milieu de l’humour au Sénégal, veut aussi croire l’humoriste et comédien de 22 ans qui prépare dans le plus grand secret son show, entre stand-up et comédie musicale. Cela donne des ouvertures et des liens personnels qui peuvent ouvrir vers de nouveaux marchés. »

Appel à l’Etat

Mais le travail est encore long selon le jeune homme, qui appelle l’Etat à se tenir davantage aux côtés des artistes, en leur facilitant notamment l’accès aux salles. Mame Balla Mbow regrette aussi un manque de moyens pour l’organisation de tournées à l’intérieur du Sénégal et un manque d’appui pour les démarches – obtention de visas, achat de billets d’avion – quand il s’agit d’aller se produire en dehors du pays.

 

Pour Samba Kanté, la solution réside dans l’ouverture de centres culturels dans toutes les grandes villes du Sénégal afin de pouvoir organiser des concerts et des spectacles. Car pour atteindre un meilleur niveau, il faut pouvoir s’entraîner devant un public.

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Source : Le Monde (Le 13 mai 2022)

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