
Le nouveau ministre de l’Agriculture Bocar Soko est dans le collimateur des observateurs qui n’attendent pas grand-chose à une inflexion de la politique d’expropriation des terres agricoles de la vallée par l’Etat au profit des investisseurs nationaux et étrangers.
Trois nominations pour le portefeuille du nouveau département de l’Agriculture depuis 2019 sont révélatrices de l’enjeu d’un secteur devenu l’une des priorités importantes du programme de Ould Ghazouani. Un monde rural face à des sécheresses ces dernières années et confronté aujourd’hui à une crise sanitaire provoquée par la pandémie covid-19 et une crise internationale marquée par guerre en Ukraine dont les conséquences sociales et économiques frappent plus les couches les plus fragiles.
Cette instabilité du poste du ministre de l’Agriculture n’est pas pour faciliter le suivi de la politique agricole rejetée par les populations du Sud confrontée à l’expropriation de leurs terres de culture depuis 1983. Leur résistance vient modifier ainsi toutes les feuilles de routes du gouvernement. C’est un défi difficile pour Bocar Soko qui a entamé cette semaine des concertations avec la fédération nationale des agriculteurs à Nouakchott dans le cadre de la campagne agricole en particulier la lutte contre les oiseaux granivores.
Le nouveau ministre est toujours attendu sur l’agenda de la politique de mise en valeur des terres agricoles de la vallée. Dans un contexte de la crise ukrainienne, l’approvisionnement en engrais est un nouveau casse-tête auquel il faut ajouter l’appétit des hommes d’affaires nationaux pour l’acquisition de terres cultivables notamment pour le blé pour faire face à la hausse des prix de ce céréale sur le marché mondial.
La tournée dans la vallée est un test pour Bocar Soko pour voir de visu les zones de production à Rosso. Il s’agit pour le ministre de relancer la culture maraîchère. Pour cette étape du Trarza il s’agira également de convaincre les populations du Sud victimes de la politique de grand effacement mise en place depuis 1960. Le dépeçage de la vallée en zones de cultures au profit des nantis est en marche.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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