« Global Africa », une nouvelle revue pour penser l’avenir du monde depuis le continent

Cette publication, dont le premier numéro est paru en mars, entend corriger la marginalisation de la recherche africaine dans la production scientifique internationale.

Le Monde – Le format papier de la nouvelle revue Global Africa est aussi grand et ambitieux que son projet : 24 x 36 cm, de riches illustrations et des textes traduits en quatre langues – anglais, arabe, français et swahili – pour « repenser l’Afrique et le monde à partir de l’Afrique ». Egalement disponible en libre accès sur Internet, la revue est portée par plusieurs centres de recherche et universités africaines : l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (Sénégal), le Laboraroire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local (Bénin et Niger) et l’Université internationale de Rabat (Maroc), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en France.

Multidisciplinaire, elle affiche comme volonté d’offrir un cadre d’analyse aux chercheurs du continent et de la diaspora pour corriger la marginalisation de la recherche africaine dans la production scientifique internationale.

 

Sous l’effet des politiques d’ajustement structurel imposées par les organisations financières internationales, « la crise des institutions de recherche africaines à partir des années 1980 [explique] qu’elles n’ont progressivement plus été capables de se mettre à niveau et de développer des standards de connaissance indispensables pour inclure les voix africaines dans les débats mondiaux. L’excellence de la recherche internationale […] s’est durablement ancrée dans le Nord global, confortant “une géopolitique du savoir” qui assigne à l’Afrique le rôle d’extraction de données empiriques, tandis que la recherche fondamentale est effectuée dans le Nord global », rappellent Mame-Penda Ba et Philippe Cury dans l’article « Le devenir-savant de l’Afrique : penser les futurs africains en réponse aux défis planétaires », publié dans le numéro inaugural paru en mars.

Former une nouvelle génération de chercheurs

La politologue sénégalaise, rédactrice en chef de la revue, et le biologiste français de l’IRD posent les enjeux d’une réappropriation de la production des connaissances par le continent. Il en va, selon eux, de la possibilité de créer des savoirs innovants à même de « soigner le monde » et d’« accélérer l’avènement d’une économie à faible émission de carbone ».

 

La question écologique et l’avenir de l’Afrique ont destins liés. Peut-être, parce que le continent est cet endroit où « l’exploitation de la planète a été et demeure l’une des plus violentes, l’une des moins soumises au droit », peut-il aussi faire surgir un modèle de développement durable qui remettrait « l’humain et la nature au cœur des projets de société ».

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Source : Le Monde (Le 28 avril 2022)

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