Guerre en Ukraine : les États-Unis augmentent massivement leur aide à Kiev

Joe Biden a demandé jeudi au Congrès une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour assister l’Ukraine, dont 20 milliards en coopération militaire.

Le Monde – Le chiffre est spectaculaire. Il dit la force d’un engagement politique, financier et, surtout, militaire. La Maison Blanche demande au Congrès américain une nouvelle enveloppe de 33 milliards de dollars (31,4 milliards d’euros) pour l’Ukraine. La démarche a été formalisée jeudi 28 avril et précisée par le président Joe Biden dans une allocution prononcée dans la matinée. Sur cette somme, 20 milliards de dollars seraient consacrés à l’aide militaire, 8,5 milliards à l’économie et 3 milliards au soutien humanitaire.

Cette rallonge réclamée par l’administration Biden doit permettre à Kiev de pallier ses besoins urgents dans les cinq mois à venir. Le 9 mars, le Congrès avait déjà adopté une aide globale de 13,6 milliards de dollars pour l’Ukraine.

« En réalité, on est à court d’argent », a expliqué le président Joe Biden, jeudi, justifiant la nécessité de poursuivre sans interruption les livraisons de munitions et de nouveaux équipements réclamés par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Plus la guerre se poursuit, plus les Ukrainiens déjouent les plans militaires russes, et plus les Américains s’engagent à leurs côtés, tout en refusant l’étiquette de cobelligérant. Le message adressé à Moscou est clair : Washington se tiendra sur le long terme aux côtés de l’Ukraine.

 

« On n’attaque pas la Russie. On aide l’Ukraine à se défendre contre l’agression russe », a justifié Joe Biden. « Le coût de ce combat ne sera pas faible, a-t-il ajouté, mais céder devant l’agression sera plus coûteux si on la laisse se dérouler ». L’exposition prolongée des vulnérabilités russes est une source de délectation et de stupeur pour les experts américains. Interrogé sur le discours en vogue à Moscou, où la guerre est présentée comme une confrontation directe avec l’OTAN et les Etats-Unis, le président Biden a estimé que cette vue « ne reflète pas la vérité mais leur échec ».

Une proposition hautement symbolique

Cette demande de rallonge budgétaire s’accompagne d’une proposition hautement symbolique, destinée à châtier davantage les Russes enrichis grâce à leur proximité avec le pouvoir. Les Etats-Unis veulent que la saisie de biens liés à la « kleptocratie russe » – selon l’expression de la Maison Blanche – soit dorénavant suivie de leur liquidation. Le produit financier de ces opérations serait ensuite reversé à l’Ukraine, au titre de compensation pour les lourdes pertes humaines et matérielles enregistrées durant la guerre qu’a lancée le Kremlin.

Il s’agirait pour cela de créer une procédure accélérée, sur le plan administratif, mais aussi d’adopter un nouveau délit punissant tout bénéfice matériel résultant d’un schéma de corruption « avec le gouvernement russe ». Sur le plan juridique, une telle manœuvre, qui peut être assimilée à une expropriation étatique, pose nombre de questions, sans même parler de possibles mesures de rétorsion russes. Elle devra encore être précisée.

 

Pour l’heure, rappelle la Maison Blanche, le Trésor américain « a sanctionné et bloqué des navires et des avions pour une valeur de 1 milliard de dollars, gelant également des centaines de millions de dollars d’actifs appartenant à l’élite russe sur des comptes en banque américains. » De leur côté, les pays membres de l’Union européenne disent avoir saisi plus de 30 milliards de dollars d’actifs, dont 7 milliards en bateaux, hélicoptères, biens immobiliers et objets d’art.

Alerte sur de possibles référendums

En outre, l’administration Biden a choisi de lancer à nouveau des avertissements publics au sujet des intentions russes dans l’est et le sud de l’Ukraine. Lors d’un point presse, jeudi, l’ambassadeur américain auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter, a expliqué que la Russie s’évertuait à dissoudre les autorités locales dans les villes et les zones passées sous son contrôle. Confirmant les accusations des officiels à Kiev, le diplomate américain a évoqué la volonté russe de tenir des référendums dans les régions de Louhansk et de Donetsk, voire de Kherson, où le rouble est dorénavant introduit comme monnaie d’échange.

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Source : Le Monde

 

 

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