
Courrier international – C’est une tempête dans un verre d’eau comme les aiment les utilisateurs de Twitter : fin mars, un compte relevait avec ironie un extrait d’une vidéo dans laquelle l’actrice américaine Ashley Tisdale faisait visiter sa maison à une équipe du magazine Architectural Digest.
Passant en revue sa déco dans le plus pur style californien, la star de la franchise Disney High School Musical a fait cette confidence très spontanée à propos de sa bibliothèque :
“Pour être honnête, ces étagères étaient vides il y a encore deux jours. J’ai demandé à mon mari d’aller à la librairie et je lui ai dit ‘J’ai besoin de 400 livres’.”
Fonds d’écran Zoom bien étudiés
Face aux sarcasmes, l’actrice s’est défendue : “Une précision : il y a des livres que j’ai accumulés au fil des années, mais, voyez-vous, pas assez pour remplir 36 étagères qui peuvent chacune contenir 22 livres. J’ai fait ce que n’importe quel architecte d’intérieur aurait fait. Ils le font tout le temps, j’ai juste eu la franchise de le dire.”
The Guardian le confirme : “L’achat de livres par lots entiers est devenu monnaie courante chez les célébrités, surtout depuis qu’ils sont devenus un décor érudit [pour les visioconférences] sur Zoom.”
La généralisation du télétravail avec la pandémie a donné “encore plus de visibilité à ce phénomène”, note le quotidien britannique, qui cite en exemple un compte Twitter entièrement consacré à l’examen des livres aperçus en arrière-plan des people en vidéo.
Jaquettes associées à la couleur des murs
Flairant l’aubaine, certains ont très tôt développé un véritable business autour du livre comme objet de décoration. Ainsi de Thatcher Wine. Ce bibliophile et décorateur d’intérieur se présente comme un “book curator”, l’équivalent pour les livres de ce qu’est pour les arts un commissaire d’exposition (art curator, en anglais). Il y a quelques années, il a été sollicité par la star Gwyneth Paltrow, qui lui a demandé de “lui trouver 600 livres pour sa maison tout juste rénovée”.
Au début des années 2000, Wine avait fondé l’entreprise Juniper Books, devenue aujourd’hui un site qui propose des solutions de décoration sur mesure. Comme l’explique le journal, son fondateur “vend des collections de classiques de la littérature avec jaquette personnalisée”. Le moyen idéal, souligne l’intéressé, “de permettre à quelqu’un de détenir les œuvres complètes de Jane Austen, mais dans une couleur choisie avec soin dans le nuancier Pantone pour se marier avec le reste de la pièce”.
Kate Middleton et ses livres
Remplir sa bibliothèque avec de beaux livres a toutefois un coût, met en garde le Guardian, qui cite des prestations de décorateurs pouvant aller au Royaume-Uni jusqu’à 5 000 livres (près de 6 000 euros).
Plus abordable, la collection Clothbound Classics, développée par l’éditeur Penguin, propose des romans agrémentés de couvertures graphiques – couvertures que leurs abonnés ont pu apercevoir sur le compte Instagram de Kate Middleton et de son mari en 2020.
Bea Carvalho, responsable de la fiction pour la chaîne de librairies Waterstones, l’assure : le design des livres est un aspect auquel les éditeurs portent de plus en plus attention, tant il est susceptible d’accroître leur visibilité sur les réseaux sociaux. “C’est important d’avoir de belles images à montrer… Les tranches colorées rendent par exemple très bien sur BookTok et Instagram.”
Source : Courrier international
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