Immigration – Obtenir la nationalité américaine, c’est aussi affronter les préjugés racistes et sexistes

Une nouvelle étude réalisée à partir de données officielles américaines sur l’immigration révèle de profondes inégalités liées au sexe, à la race et à la religion lorsqu’il s’agit d’accéder à la citoyenneté américaine.

Courrier international – L’étude publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, de l’Académie nationale des sciences, est particulièrement exhaustive. Elle s’est appuyée sur une analyse empirique des décisions prises par les services de citoyenneté et d’immigration américains concernant les demandes de naturalisation. Les chercheurs ont scruté 2 687 101 demandes déposées entre octobre 2014 et mars 2018. Ils ont comptabilisé les approbations et les rejets en fonction de la race, l’ethnicité, la religion et le sexe. Ils ont également ajusté leurs analyses en fonction de facteurs qui auraient pu affecter les décisions, comme l’âge ou l’état civil.

Leurs conclusions sont claires : “Nous constatons des disparités importantes entre les groupes dans les approbations de naturalisation en fonction de la race, de l’origine ethnique, du sexe et de la religion des candidats.”

Lorsqu’il s’agit de voir qui atteint la ligne d’arrivée pour obtenir la citoyenneté américaine, les femmes sont favorisées par rapport aux hommes, les Blancs sont favorisés par rapport aux personnes de couleur et les non-musulmans sont favorisés par rapport aux musulmans.”

 

Un sérieux précédent historique

 

Les auteurs rappellent que la loi sur la naturalisation de 1790 restreignait l’accès à la citoyenneté aux “Blancs libres”. Ce n’est qu’en 1870 que la législation a été changée pour permettre aux personnes d’origine africaine de devenir citoyens, tout en continuant d’exclure les autres groupes non blancs. Ce n’est qu’en 1952 que le Congrès a interdit de refuser la naturalisation sur la base de l’ethnicité, du sexe ou de l’état matrimonial.

Malgré cela, souligne Scientific American, “les préjugés persistent lorsqu’il s’agit de décider qui obtient la citoyenneté”. Ce qui fait par exemple que les candidats blancs de pays à majorité non musulmane avaient plus de 95,5 % de chances d’être acceptés, contre 90,4 % pour des candidats blancs de pays à majorité musulmane. Pour les femmes noires, la probabilité d’approbation était de 90,9 %, contre 94,1 % pour les femmes blanches. De plus, “être hispanique ou de sexe masculin était également associé à des chances réduites” d’approbabtion.

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Martin Gauthier

 

 

 

 

 

 

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